mercredi 24 mai 2023

La naissance d'un visage

Dernièrement, sur deux jours, j'ai participé à un stage de terre consacré au modelage du visage. Un professeur de sculpture nous a enseigné les bases, et les proportions à respecter. Voici, étape par étape, ce qui est sorti de mes petits doigts (sourire) :


Modeler un visage est passionnant, car on ne sait pas à l'avance à qui va ressembler le personnage. 
Ici, certains verront une femme, d'autres un homme... Pour ma part, j'ai décidé qu'il s'agissait d'un jeune homme. Je ne lui ai pas encore donné de prénom, je pensais à Roberto, mais s'il vous inspire d'autres prénoms, dites les moi, que ce soit un prénom masculin ou féminin... 😊

*Je n'ai pas expliqué pourquoi la tête devait être creusée. En fait, s'il subsiste ne serait-ce qu'une petite bulle d'air dans la terre, la pièce explose à la cuisson. Le fait de creuser et de ne laisser que 2 ou 3 cm d'épaisseur, évite cet accident. 

dimanche 30 avril 2023

Noé

Quelques nouvelles de Noé. La fin de l'année 2022 et les premiers mois 2023 ont été très compliqués pour lui et sa famille, mais il y a toujours de l'espoir, comme vous le lirez. Je vous explique...

Fin décembre 2022
Son traitement ne stoppe plus ses crises d'épilepsie, et il chute régulièrement, notamment, lors de la première semaine de vacances de Noël, alors qu'il se trouve chez nous. Alors que nous faisons une balade à pied, mon mari le tenant pourtant fermement par le bras, Noé, victime d'une crise, tombe lourdement sur le sol, tête première sur le goudron. Quand il fait une crise, il se raidit et même si on le tient, il est difficile de le retenir, il ne faut pas oublier qu'il a 14 ans, ce n'est plus un tout petit. 
Nous l'emmenons rapidement aux urgences, qui le prennent en  charge, il aura droit à plusieurs points de suture au menton, et sous la lèvre inférieure. L'intérieur de la lèvre est coupée également, mais à cet endroit, il n'est pas possible de lui faire de points, la coupure se refermera toute seule. 

Dix jours après, mi janvier, c'est avec sa maman qu'il fait une nouvelle chute, et à nouveau, pompiers, urgences, et points de suture. 
Si bien que ses parents et nous, sommes toujours inquiets et appréhendons sans cesse une nouvelle chute. Alors nous lui disons de rester sur le canapé, ou s'il se déplace, nous le suivons de partout, nous le tenons par le bras, nous ne le quittons pas des yeux, ni d'une semelle. Nous le privons en quelque sorte de liberté mais que faire ? C'est dans le but de le protéger. Il a un casque pour sortir dorénavant, mais il ne le supporte pas à l'intérieur, ce qui se comprend.
Suite à cela, il perd l'appétit, ses forces, il dort une partie de la journée, c'est éprouvant et angoissant pour tout le monde, et sûrement pour lui aussi. Nous pensons d'ailleurs qu'il déprime.

Fin janvier, après un EEG, et divers examens, la neuropédiatre qui le suit, lui prescrit un nouveau médicament, un médicament qui est à aller chercher à l'hôpital, les pharmacies n'ont pas le droit de le donner. Ce médicament ne fait pas effet tout de suite, il faudra attendre plusieurs semaines pour constater une amélioration.  
Début avril, ma belle-fille fait une course organisée en relais avec des collègues de boulot. Mon fils, Noé et Ruben sont présents également, Noé est en fauteuil roulant. Une association "Les porteurs d'étoiles" est présente, elle aussi. Il s'agit d'une association qui aide les personnes handicapées (enfants et adultes) et leur famille en leur proposant diverses sorties ou activités, en étant accompagnées. Ce sont tous des bénévoles. 
Un membre de cette association, voyant Noé dans son fauteuil, s'approche et demande à ses parents s'ils connaissent la joëlette. Vous verrez sur cette vidéo la chaîne de cette association et ce qu'est une joëlette  → Les porteurs d'étoiles 
Et cette personne leur propose d'essayer. Noé, aidé de ses parents, monte dessus, et ils peuvent ainsi tester ce nouveau moyen de locomotion. Tout le monde est conquis, et ils commencent à envisager de pouvoir partir tous les quatre en août, à la montagne, car, s'ils adhèrent à cette association, ils pourront emprunter une joëlette pour une semaine. Ils s'engagent aussi à faire des sorties une fois par mois avec l'association en temps que bénévoles, ce qui ne les dérange pas, au contraire, fréquenter des personnes ayant les mêmes problèmes, peut grandement aider. 

Le dimanche de Pâques, ils sont venus nous rejoindre à la Breure (petite maison bleue) avec une joëlette, et nous avons pu faire une jolie marche d'une heure, tous ensemble. 


Depuis une quinzaine de jours, le traitement fait enfin effet. Noé ne tombe plus, il n'est plus somnolent, il a retrouvé l'appétit, il dévore même, et il recommence à faire des sottises (c'est bon signe 😊). 
Nous l'avons gardé une semaine avec son frère il y a dix jours, et nous avons retrouvé un Noé en forme, cela fait vraiment chaud au cœur. 

Ces derniers mois, nous avons traversé, eux et nous, une période fatigante et éprouvante. Mais il ne faut jamais désespérer, la preuve. Rien n'est figé, il y a toujours l'espoir que les choses s'arrangent, même si avec Noé, l'avenir reste incertain. D'où l'importance de profiter pleinement des bons moments. 

Merci à vous💗 d'avoir lu ce billet. 


lundi 3 avril 2023

Nouvelles de mes pièces

Tout d'abord, deux qui ont été terminées dernièrement.
La petite chouette est partie chez ma belle-sœur, dans le midi, je lui ai offert dernièrement et je sais qu'elle sera bien là-bas car elle a été accueillie avec beaucoup de plaisir.
Le chat, quant à lui, trônera encore un peu sur le buffet en attendant de partir ailleurs.



Ensuite, j'ai fait un deuxième couple de gitans. Lui est déjà passé à la première cuisson, et elle, était dans le four ce matin (pour la première cuisson également). Lorsqu'ils seront tous deux cuits, je passerai à l'étape de la peinture. Je ne sais pas encore si je les ferai comme les tout premiers, ou si je changerai les couleurs, je verrai...


Ci-dessous, en rappel, le premier couple de gitans :



Et enfin, ma toute dernière. En fait, j'aimais le haut de la pièce, mais pas le bas. 
Et puis une amie, Eveline, en la voyant, m'a dit :
« Ta dernière femme semble être enceinte, et semble écouter le cœur de son enfant à venir. Ce serait une belle ode à la maternité. »
Merci à toi, Eveline, car maintenant je vois cette jeune femme autrement et je l'aime. (sourire)


Elle n'est pas tout à fait sèche, mais dès qu'elle le sera, elle passera à la première cuisson, ensuite elle sera peinte, et enfin elle pourra passer à la deuxième cuisson raku. 

mercredi 8 mars 2023

Vous qui pénétrez dans mon cœur

Un texte écrit sur une consigne de Kaléïdoplumes

Écrivez un texte sous forme épistolaire dont la première phrase sera la suivante : 
« Vous qui pénétrez dans mon cœur, ne faites pas attention au désordre » (Jean Rochefort) 
La phrase peut être conjuguée à un autre temps.

----------------------------------------


Mon Cher Papa 

Toi qui as pénétré dans mon cœur, ne fais pas attention au désordre qui règne chez moi.
Si tu n'étais pas parti aussi tôt, j'aurais aimé partager avec toi ce désordre, je pense que tu m'aurais aidée à lui donner un sens, à lui donner forme, à lui donner vie.
Car dans ce désordre, il y a tout plein de toi.

Ces écrits, laissés inachevés, les tiens, les miens, nous aurions pu finir de les écrire ensemble.
Toutes ces photos, ces photos faites par toi, tu m'aurais aidée à les classer et à les ranger, tu m'aurais dit le nom de ces personnes que je ne connais pas, tu m'aurais expliqué leur vie et ce qu'elles représentaient pour toi. Ces photos sont toujours dans des cartons, elles attendent. Et ces personnes resteront toujours des inconnues pour moi.
Ces instruments de musique que j'ai acquis et dont je ne sais pas me servir, ou alors très mal, tu m'aurais appris à en faire sortir une jolie mélodie, toi le musicien et amoureux de la belle musique.

Je pense à toi lorsque je me rends dans notre petite maison bleue, tu aimais tellement ce lieu, il était pour toi un paradis, un lieu de ressourcement, d'apaisement.
Je me souviens lorsque nous allions jusqu'à la rivière, ou faire un tour au bois des Suchères, ou encore que nous montions en haut du village à l'orée du bois du Garet. Nous nous asseyions sur le talus, tu sortais ton carnet de croquis, ton crayon, et tu dessinais le village, le paysage.
Tu te sentais bien, tu oubliais tous les soucis et toutes les contrariétés, notamment dus à ce chef de service. A cette époque, je ne comprenais pas pourquoi tu parlais de lui si durement, je ne savais pas qu'il te faisait autant souffrir par ses remarques dévalorisantes et blessantes.

Quand tu es parti dans l'autre monde, j'étais encore une gamine, nous n'avons pas eu le temps d'avoir une relation d'adulte à adulte, j'aurais aimé connaître cette relation. Nous aurions pu échanger sur des lectures, des films, sur des sujets d'actualité. Tu m'aurais accompagnée dans mes choix, je t'aurais parlé de mes craintes, de mes doutes, tu m'aurais aidée à prendre confiance en moi.

Mais si je t'écris cette lettre ce soir, c'est avant tout pour te remercier.
C'est grâce à toi, toi le poète et le rêveur, si je sais apprécier et m'émerveiller devant le beau. Je ne suis jamais blasée, j'ai toujours cette soif de découvrir et cette facilité à m'extasier.
C'est grâce à toi si j'ai appris la tolérance, la patience et le respect des autres.
Et puis, j'ai hérité de ta sensibilité et j'en suis heureuse. Je sais qu'elle t'a fait souffrir et que certains se sont moqués de toi. A l'époque, un homme se devait d'être fort, d'être le pilier de la famille. Tu avais du mal dans ce rôle-là, toi l'homme fragile. Et comme tu as dû souffrir de cette incompréhension de la part des autres et surtout de celle de tes proches. Mais moi j'aime cet homme sensible que tu as été et je suis fière de lui ressembler.

Bien sûr que notre relation en tant que père/enfant n'a pas toujours été facile, je te trouvais distant et froid, j'avais l'impression de n'avoir que très peu de place dans ta vie. Mais j'ai compris au fil des années, et en lisant certains de tes écrits, que ton âme était en grande souffrance. J'en connais maintenant les raisons et je ne reviendrai pas dessus, mais sache que cela me fait t'aimer encore davantage.

Ta fille qui t'aime

vendredi 3 mars 2023

Consolations

Comme nous sommes maladroits parfois pour exprimer notre soutien à des personnes dans la peine. Et pourtant, juste quelques mots suffisent. La distance, le silence, dans ces moments-là, sont presque offensants, car nous prenons cela pour de l'indifférence. Il vaut mieux quelques mots maladroits, dits ou écrits. Nous réalisons l'importance de ces mots lorsque nous perdons quelqu'un de cher, ou lorsque nous traversons une période difficile, douloureuse. Ces petits mots sont un baume pour le cœur. Nous nous sentons aimés, nous nous sentons compris, et cela nous guide sur le chemin de la guérison, ou de l'acceptation.

Le livre ci-dessous qui m'a inspiré ces quelques lignes, m'a été offert par la maman de Noé. Elle m'a dit que j'étais une femme et une grand-mère résiliente. Avec ce qu'elle vit au quotidien, ce qu'ils vivent au quotidien, elle et mon fils, et Ruben bien sûr, je pense que la résilience, ils la connaissent, puisqu'ils la vivent au quotidien. La résilience, c'est accepter ce qui est, ce qui a été, ce qui ne sera jamais. 

« Consolations. Celles que l'on reçoit et celles que l'on donne » (Christophe André)


Quelques extraits du livre de Christophe André
:

« Les consolations, c'est tout ce que l'on espère, ou que l'on offre, quand le réel ne peut-être réparé. »

« Consoler, c'est savoir et accepter que nos paroles ne soulagent qu'imparfaitement la peine ; mais c'est aussi souhaiter que cette peine ne soit pas vécue dans la solitude. »

« Consoler, c'est mettre de la joie, au moins un tout petit peu de joie, dans le cœur. Ne serait-ce que le temps d'un morceau de musique. La consolation est un acte de présence aimante, même si elle est parfois impuissante. »

« La personne à consoler est toujours une personne dans son chagrin. Et la consolation la remet en lien avec la communauté humaine. Consoler, c'est réunifier, ramener auprès de ses semblables. »

« Consoler, c'est aimer. Et accepter d'être consolé, c'est accepter d'être aimé. »

« La souffrance nous fragilise, la consolation nous humanise. Elle nous rappelle qu'être humain, c'est appartenir à une communauté où tous les uns ont besoin de tous les autres. »

jeudi 16 février 2023

Le coupe-papier

Il y a des objets qui traversent le temps, des objets chargés en souvenirs, par exemple ce coupe-papier. Ce coupe-papier a été le dernier cadeau que j'ai offert à mon père, à l'occasion de l'ultime Noël qu'il a passé avec nous. C'est ma mère qui m'avait soufflé l'idée. 

Comme vous le savez, pour vous l'avoir déjà dit maintes fois, mon père était un passionné de lecture, il achetait régulièrement des livres. Je me souviens de cet immense placard où était rangée une quantité importante d'ouvrages, cela me faisait rêver. Je montais sur une chaise, j'étais encore une enfant, et je les regardais de plus près, je les touchais, j'étais émerveillée. 

Pour en revenir au coupe-papier, à l'époque, les pages des livres n'étaient pas toutes coupées ou séparées, il fallait finir de le faire manuellement et éventuellement à l'aide de cet objet. D'ailleurs, mon père me confiait cette tâche parfois, et j'en étais très fière. 

J'ai retrouvé ce coupe-papier dans l'un des tiroirs du secrétaire appartenant à mon père. Lorsque nous avons débarrassé l'appartement de ma mère, voici déjà plusieurs années, nous avons récupéré ce meuble qui a trouvé sa place dans une pièce de la maison. Ce secrétaire dont l'intérieur des tiroirs sent encore l'odeur de la maison de mon enfance, c'est assez incroyable, d'ailleurs.

Ce coupe-papier ne sert plus à couper les pages des livres, il n'a plus cette utilité, mais il a sans doute la mission de me remémorer cette période heureuse de mon enfance.


jeudi 9 février 2023

Des nouvelles pièces...

Samedi dernier, à l'atelier terre, nous avons fait un RAKU (deuxième cuisson des pièces dans un four à gaz, et ensuite enfumage dans des gamelles garnies de papier journal et de copeaux de bois).
Ci-après, je vous mets le lien d'une vidéo qui vous donnera une idée plus précise de comment se déroule la cuisson raku : → Cuisson au raku

Avant la cuisson raku, les pièces auront été cuites dans un four électrique (première cuisson), puis éventuellement émaillées, cela dépendra de ce que l'on désire. L'émail est une matière vitrifiée et transparente que l'on applique sur les pièces pour les protéger et qui leur donnera un aspect brillant.
→ Sur les photos ci-dessous, les parties noir mat n'ont pas été émaillées, donc pas de craquelures, mais juste noircies par le noir de fumée. Tandis que les boules blanches, par exemple, ont été émaillées d'où le brillant et les craquelures où le noir de fumée a pu pénétrer. 

J'aime ces moments partagés où tout le monde est en action, et impatient de voir le résultat, car le résultat est imprévisible, nous  ne savons pas à l'avance comment seront réparties les craquelures, ni si elles seront larges, fines, nombreuses ou pas. 

Samedi dernier, il faisait très froid. Pendant que le four cuisait les pièces, nous allions nous réchauffer dans le local en buvant un café bien chaud (ou thé, ou tisane), et manger de la bonne brioche accompagnée de chocolat. Chacun, chacune, apporte quelque chose, et nous partageons, goûtons. Bref, nous passons de bons moments, comme vous le voyez... (sourire)

Enfin, les nouvelles pièces sont venues s'ajouter à celles qui se trouvaient déjà sur le meuble.
Je vous laisse les découvrir au milieu des anciennes que vous connaissez peut-être déjà, ou pas...





lundi 30 janvier 2023

Grâce à l'écriture

Un texte écrit sur une consigne de Kaléïdoplumes

Trois (ou deux) phrases imposées :
- INCIPIT : « Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu’à leur terme, elles ont été seulement vécues. » (Annie Ernaux)
- PHRASE À INTÉGRER : « Tout est temporaire dans la vie...les sentiments, les émotions, toutes ces pensées bonnes ou mauvaises... » (Natalina Casarano) 
- EXCIPIT : « Je crois, malgré les occasions ratées, à la multitude des possibles » (Stendhal) 

________________________________

Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues. 

C'est par l'écriture que j'ai pu mettre un terme il y a plusieurs années à mes questionnements.
Pour essayer de comprendre pourquoi j'avais ce sentiment que mon père ne s'était pas occupé de moi ou si peu lorsque j'étais gamine, j'ai écrit.
J'ai écrit des poèmes, j'ai écrit des lettres, des textes aussi où je lui parlais de mes manques de petite fille et de ma tristesse aussi.
Je lui ai posé des questions, je l'ai fait parler. 

Ses écrits laissés sur des petits carnets noirs m'ont aidée à comprendre et à mettre des mots sur ce que je prenais pour de l'indifférence, et grâce à eux, j'ai pu prendre connaissance de sa détresse, de son désarroi, de son hypersensibilité, de sa fragilité.
J'ai ainsi pu l'aimer avec ses fêlures qui me le rendaient tellement plus humain.
Ma colère, mon chagrin, se sont mués en un profond amour.

Tout est temporaire dans la vie, les sentiments, les émotions, toutes ces pensées bonnes ou mauvaises.

Toutes ces choses que j'aurais aimé partager avec lui, je les partage maintenant : mon goût pour la musique, la peinture, la photographie, l'art en général, l'amour pour la nature, l'amour des belles choses. 
Ce qu'il m'a légué, à travers sa sensibilité d'homme blessé, m'a ouverte à un monde que j'aurais peut-être ignoré s'il n'avait pas été cet homme.

Je crois, malgré les occasions ratées, à la multitude des possibles.


Mon père et moi

mardi 22 novembre 2022

La famille s'agrandit...

Je veux parler de la famille des pièces que je fais à l'atelier terre, bien sûr ! (sourire)

Au premier plan et en plan rapproché, les tout derniers :
- l'éléphanteau (cuisson raku)
- le panda (cuisson raku)
- l'enfant dans sa boule, juste une cuisson au four électrique, je ne sais pas encore si je vais le peindre ou le laisser ainsi, qu'en pensez-vous ?...
- et enfin une petite crèche...

Les 10 et 11 décembre, aura lieu un marché de Noël à Bas, l'atelier terre aura un stand, il faudra que je choisisse les pièces que je voudrai mettre en vente, mais lesquelles choisir, je ne sais pas encore. J'ai passé du temps à les faire, je m'y suis attachée, j'ai laissé dans chacune d'entre elles une part de moi, et cela me coûte de m'en séparer... et pourtant je ne peux pas toutes les garder...

dimanche 13 novembre 2022

Mon nounours

Un texte écrit sur une consigne de Kaléïdoplumes :

Bouillotte  /  Doudou  /  Sucette  /  Pouce 

Choisissez parmi ces 4 mots celui qui fait le plus référence à votre enfance et écrivez un texte en vous en inspirant.

Photo prise sur le net

Lorsque j'étais petite fille, je dormais dans la chambre de mes parents dans un petit lit près de la fenêtre, je me sentais rassurée tout près d'eux, je dormais bien. 

Mais un jour, mes parents ont pensé sans doute que je n'avais plus l'âge de dormir auprès d'eux, et ils m'ont installé un lit dans un coin de la salle-à-manger, loin de leur chambre. Ce lit était un lit-placard, il était replié la journée, il devenait un meuble, et ma chambre, enfin ce coin de salle-à-manger qui était ma chambre, disparaissait en même temps. Le soir, mes parents dépliaient le lit et je retrouvais mon semblant de chambre.

Dans ce lit-placard, j'avais peur, je me sentais en danger. Alors, avant de m'installer pour la nuit, je me baissais et je regardais tout d'abord sous celui-ci pour m'assurer qu'il n'y avait personne. Ensuite je regardais dans l'espace entre la tête de lit et le fond du meuble, des fois que quelqu'un se serait caché à cet endroit. Une fois ces vérifications faites, je prenais avec moi mon petit ourson - avant, on ne disait pas doudou, mais il avait le même rôle. Cet ourson en peluche était petit mais sa présence me réconfortait. Alors, à l'heure où les enfants doivent dormir, je me glissais avec lui au fond du lit, de façon à être entièrement recouverte du drap et de la couverture, et n'avoir aucune visibilité sur l'extérieur. Et enfin, les yeux lourds, et le cœur lourd lui aussi, je cessais de lutter et je laissais le sommeil m'envahir.

dimanche 23 octobre 2022

Ces femmes de dos...

J'ai toujours aimé les tableaux de Vilhelm Hammershøi, particulièrement ceux où se trouvent des femmes vues de dos. Ces femmes me touchent quelque part, dans leur attitude, leur fragilité peut-être, et leur solitude aussi. Mais il n'y a pas que cela, il y aussi le fait qu'elles me font penser à ma mère.

Mon père avait fait un croquis de cette dernière alors qu'elle était en train de tricoter, le visage baissé sur son ouvrage, donc dans une attitude proche des femmes se trouvant sur les tableaux. Je joins ce croquis à la suite des trois tableaux de Hammershøi (en ce qui concerne les deux du centre, il s'agit d'un détail du tableau, j'ai recadré au niveau du visage). 

Je ne sais pas si vous trouverez une ressemblance entre ces femmes et ma mère, mais moi, à chaque fois que je vois ces tableaux de Hammershøi, je pense à elle...


samedi 15 octobre 2022

Il y a un an aujourd'hui, déjà...

Il y a un an aujourd'hui, Jennifer me téléphonait :
- Ma mère est morte...

Sa mère, c'était mon amie d'enfance. Nous avions fait connaissance alors que nous avions 15 et 16 ans par l'intermédiaire d'une cousine à elle qui était une amie à moi. Un fou-rire, à propos d'une araignée qui était venue s'abriter sous la toile de tente où nous devions passer la nuit, nous avait tout de suite rapprochées. C'était le début d'une belle et longue amitié. Des fous-rire, il y en avait eu beaucoup par la suite. Mais aussi de longues conversations, des partages, des confidences. J'étais une fille timide et réservée, elle était une fille hardie et rebelle. Nous nous complétions, elle m'apportait un air de liberté, je lui apportais de la modération. 

Aujourd'hui, cela fait un an qu'elle est partie, un an déjà... 

dimanche 9 octobre 2022

Do do l'enfant do, do do l'enfant do...

Un texte écrit sur une consigne de Kaléïdoplumes

Écrire un texte en vous inspirant de cette image avec comme excipit : 
Il restera de toi ce que tu as donné (Simone Weil)


Do do l'enfant do, do do l'enfant do...

Do do l'enfant do, do do l'enfant do...
La petite fille se laisse bercer par la comptine.

Do do l'enfant do, do do l'enfant do...
Elle est bien dans les bras de cette dame au visage parsemé de rides,
elle sait qu'elle n'est pas sa maman, sa maman est beaucoup plus jeune,
mais elle ressent tant d'amour et de tendresse, de douceur aussi
qu'elle s'abandonne et esquisse même un léger sourire.

Do do l'enfant do, do do l'enfant do...
La petite fille ferme peu à peu les yeux, tranquille et rassurée.
La voix de la grand-mère résonne tout contre son oreille.
Un lien d'amour est en train de se créer entre elles,
un lien invisible mais qui ne s'éteindra jamais.

Ces moments de douceur et de bonheur resteront gravés en elle
et lorsqu'elle aura grandi et qu'à son tour, elle sera mère,
son bébé tout contre elle, alors elle chantera elle aussi
cette douce comptine pour endormir son bel enfant.
Do do l'enfant do, do do l'enfant do...

Elle le bercera, elle l'aimera, elle le rassurera de sa présence
et elle repensera à ce que lui disait sa grand-mère :
- Tu vois, ma fille, si tu aimes, si tu sais offrir de ton temps,
si tu es patiente et douce avec les autres, avec la vie,
sois certaine qu'il restera de toi ce que tu as donné...
________________________

Je n'ai pas connu ma grand-mère maternelle, je naissais en juin, elle s'éteignait en décembre de la même année. J'ai mal connu ma grand-mère paternelle, elle était souffrante, distante et je ne me rappelle pas avoir eu de relation proche avec elle, elle m'intimidait surtout.

J'espère que mes petits-fils auront de moi un souvenir doux et aimant...

Moi, avec Noé et Ruben en 2011...

mardi 4 octobre 2022

Et si j'étais un oiseau...

Un texte écrit sur une consigne de Kaléïdoplumes


Et si j'étais un oiseau


L'enfant regarde l'oiseau, tout là-haut dans le ciel. 
 - Quelle liberté ce doit être, pense-t-il ! 
Et dans l'instant qui suit, il se retrouve dans le corps de l'oiseau. 

Oh oui, quelle liberté il éprouve ainsi à pouvoir voler au-dessus des montagnes, sans gêne, sans difficulté. 
Les ailes le portent au gré du vent, il se sent merveilleusement bien ! 
Il découvre le monde caché de la montagne, la faune, la flore existant en si haute altitude. 
Oh la jolie fleur toute veloutée et argentée, on dirait une edelweiss ! 
Et ces bouquetins qui s'agrippent aux parois rocheuses, quels acrobates ! 
Et cet animal à la fourrure brune, on dirait une grosse peluche. C'est un ours, ou plutôt une ourse, trois petits courent derrière elle. 
Il a envie de s'élever encore plus près des pics enneigés. Il prend de l'altitude, il vole encore plus haut pour aller à leur rencontre. Il les survole. 
Que c'est beau et comme il se sent bien dans ce décor ouaté ! 
Il plane, il est heureux, comme jamais il ne l'a encore été. 
Son rêve se serait-il réalisé, serait-il vraiment devenu un oiseau ?... 

Mais la réalité le rejoint... 
- Robin ? Robin ? Réveille-toi, il est l'heure de te lever et d'aller déjeuner, le taxi va arriver. 

Robin met du temps à émerger de ce si beau rêve. Il était si bien, il éprouvait tant de liberté, il aurait aimé rester dans le corps de l'oiseau, tout semblait si facile, et plus léger. 
Et tandis que sa maman l'aide à se lever et à s'habiller, il attrape son livre sur les oiseaux, il l'emportera au Centre et le fera voir à son éducatrice, Virginie. Il l'aime bien, Virginie.
_______________________________

* L'oiseau de la photo est un héron cendré survolant ma propriété en septembre dernier.

lundi 29 août 2022

Des nouvelles...

Comme je le dis dans le billet précédent, il est important de nourrir l'âme, car certaines périodes le moral aurait vite fait de sombrer. Entre un zona en juillet et le covid il y a une semaine, j'ai bien besoin de me recharger en bonne énergie. Et justement, parlons de bonne énergie et de nouvelles réjouissantes ! 

Aujourd'hui, Noé a fait sa rentrée dans son nouvel IME à Villard-de-Lans. Ses parents viennent de nous appeler pour nous raconter. Noé dispose d'une chambre pour lui tout seul avec sa déco personnelle, les locaux et ateliers se trouvent tous au rez-de-chaussée, pas de problème d'escaliers à monter ou à descendre, les autres enfants ont le même profil que lui, l'équipe est très sympathique, et comme je le pensais, il y aura de nombreuses activités qui lui permettront d'acquérir de nouvelles connaissances (entre autres des heures d'école) et des sorties dans la nature (balades en forêt et découvertes des arbres, des champignons, etc). Il est même prévu en hiver d'aller marcher dans la neige, l'IME est à 1000 d'altitude je crois. Enfin bref, tout se présente bien, et les parents ont laissé leur fils, confiants et rassurés. 
Ruben était un peu inquiet quant à lui, de laisser Noé "tout seul". Ses parents l'ont rassuré - il ne sera pas tout seul, il sera bien entouré, ne t'inquiète pas. C'est vrai que Ruben a l'habitude de veiller sur son frère, il a une relation très protectrice avec lui, ce sera donc un grand changement également pour lui, et peut-être un soulagement aussi. 

Autre bonne nouvelle, la famille bretonne est devenue depuis jeudi, une famille stéphanoise. En effet, ils ont déménagé et ne seront plus qu'à une trentaine de kilomètres de chez nous. En voilà une bonne idée ! (sourire)

Et puis la rentrée approche, je vais retourner à l'atelier terre. Je vais retourner aux cours de qi gong animés par Anne, une femme étonnante et attachante, c'est elle qui anime les cours depuis plusieurs années. J'avais arrêté d'y aller car il est vrai que les cours sont à une demi-heure de chez moi, et j'en avais un peu marre de faire la route, mais le qi gong est un élément essentiel à ma bonne santé (physique et mentale), alors j'ai pris la décision d'y retourner. De plus, je vais y retrouver ma sœur, cela nous permettra de profiter l'une de l'autre encore plus souvent. 

Voilà pour cette rentrée. Je reprendrai la marche également les jeudis, mais pour l'instant, je ne me sens pas encore capable de marcher trois heures d'affilée, je vais y aller tout doux et à mon rythme.