lundi 7 août 2023

Trois petites dames en attente...

Ces trois petites dames devront attendre le mois de septembre pour être peintes et passer en deuxième cuisson, il me faudra alors décider pour chacune de quelle couleur je ferai leur robe, leur peau, leurs cheveux. 


Si je décide une deuxième cuisson électrique, elles ressembleront à ces personnages :


Si je décide une cuisson raku, elles ressembleront à celle-ci :



Mais vous, quel effet préférez-vous ? Cuisson électrique, ou cuisson raku ?
Votre avis me sera utile, merci ! :-) 

samedi 8 juillet 2023

Et pourquoi pas ?...

 Un texte écrit d'après une consigne de Kaléïdoplumes

En vous inspirant de cette photo, écrivez un texte avec comme EXCIPIT :

« Attendre c’est presque toujours espérer ! » (Marcel Achard)


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Et pourquoi pas ?...

Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait reçu ce courrier. 
Pourquoi lui avait-on envoyé cette convocation ? 
Elle n'avait rien demandé ! 
Pour quelle raison devrait-elle se présenter à cet endroit précis le lendemain matin à 9h ? 
Et que signifiait cette photo jointe à l'envoi ? 
Elle était étrange avec ces personnes alignées et qui étaient propulsées dans les airs. 
Elle hésitait à y aller, elle avait peur de ce qui pouvait l'attendre... 
Sa mère lui aurait dit : - « N'y va pas ma fille, c'est dangereux ! » 
Cette dernière l'avait tellement mise en garde contre tout, qu'elle était toujours hésitante lorsqu'il fallait qu'elle prenne une décision. 
Eh bien, rien que pour contredire les propos de sa mère, elle irait à ce rendez-vous. 
Il fallait qu'elle apprenne à surmonter ses peurs et ses angoisses. 
Sur ce, elle se coucha de bonne heure. 
Elle rêva qu'elle entrait dans un tunnel sombre, mais où l'on pouvait distinguer en bout une vive lumière. Ce n'était pas un cauchemar, elle se réveilla, rassurée. 
Elle relut le courrier qu'elle avait laissé sur sa table de nuit. 
Elle but un café, prit sa douche, s'habilla et partit. 
Au lieu du rendez-vous, fixé dans un vaste pré, il y avait toutes ces personnes alignées comme sur la photo. Elle étaient toutes vêtues de bleu, comme elle, se dit-elle. 
Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? 
Mais elle n'éprouvait aucune peur, elle se sentait bien, elle se sentait à sa place. 
Alors pourquoi vouloir toujours chercher une explication ? 
De plus, il lui semblait connaître toutes ces personnes, comme si elles étaient de sa famille. 
D'ailleurs, chacune à leur tour, elles se retournèrent vers elle et lui sourirent. 
De toute façon, elle était arrivée dans sa vie à un point de non retour, surtout depuis cet horrible accident... 
Alors, confiante, elle se mit en queue de file, et elle attendit en espérant que, peut-être, ce jour-là, sa vie allait prendre enfin son envol ! 
Car, attendre c'est presque toujours espérer !

lundi 19 juin 2023

La jeune fille à la tresse

La jeune fille à la tresse, est terminée.
Elle a eu droit à sa deuxième cuisson, jeudi dernier, cuisson raku.
Après les étapes du modelage et de la première cuisson, j'ai peint sa robe avec une peinture lustrée (photo du centre). Ce lustre cuit comme une peinture ordinaire, mais à la sortie du four, la pièce a un traitement spécial, elle est déposée dans un trou fait dans la terre, où il a été déposé au préalable du papier journal et des copeaux de bois. La pièce mise dans ce trou, l'ensemble s'embrase. Il faut recouvrir rapidement le tout d'un couvercle, et colmater avec de la terre, il est impératif que la fermeture soit hermétique. Le noir de fumée colorera de noir la partie non émaillée, ici le haut du corps. Après qu'elle soit restée un long moment dans le trou, il faut sortir la pièce, la déposer et l'enfermer dans un torchon humide. C'est cette manipulation qui donnera le brillant du lustre. J'ai utilisé le lustre : nuit étoilée. 

Voici les différentes étapes :


Et voici la jeune fille qui pose pour vous... (sourire)

lundi 12 juin 2023

Coumarine

Coumarine était une amie blogueuse, je l'appréciais beaucoup.
Je l'avais connue via son blog → Petites paroles de Coumarine.
Elle laissait toujours sous mes billets des commentaires bienveillants et encourageants.
Elle avait été touchée elle aussi par l'histoire de mon petit-fils Noé. 

J'aimais son écriture, j'aimais sa sensibilité, j'aimais cette femme et son histoire.
Elle avait écrit plusieurs livres, sous son vrai nom : Nicole Versailles
dont ceux-ci qui se trouvent dans ma bibliothèque :
- Tout d'un blog
- L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers
- Les dessous de table
Des écrits personnels, pudiques, tendres et émouvants. J'avais appris à la connaître à travers eux. 

Je parle d'Elle à l'imparfait, car elle nous a quittés la semaine dernière. Je n'oublierai pas la date de son départ, puisqu'elle est décédée le 7 juin, le jour de mon anniversaire.

Depuis quelques années, elle avait des problèmes de santé, elle souffrait de la maladie de Horton, elle avait d'ailleurs écrit un livre à ce sujet → Mon rendez-vous avec Horton
Cette maladie l'avait contrainte à abandonner son blog. Nous étions plusieurs à lui laisser des mots de réconfort, de soutien. Je sais qu'elle les lisait, et je sais qu'elle les appréciait. C'était une façon de lui dire que nous étions avec elle, et que nous ne l'oubliions pas. 

Coumarine est partie, mais grâce à ses écrits, à nos partages, à nos échanges, elle sera toujours présente en chacun et chacune de nous qui l'avons connue et appréciée.

Ce billet pour lui rendre un dernier hommage, et lui dire Adieu... 

mercredi 24 mai 2023

La naissance d'un visage

Dernièrement, sur deux jours, j'ai participé à un stage de terre consacré au modelage du visage. Un professeur de sculpture nous a enseigné les bases, et les proportions à respecter. Voici, étape par étape, ce qui est sorti de mes petits doigts (sourire) :


Modeler un visage est passionnant, car on ne sait pas à l'avance à qui va ressembler le personnage. 
Ici, certains verront une femme, d'autres un homme... Pour ma part, j'ai décidé qu'il s'agissait d'un jeune homme. Je ne lui ai pas encore donné de prénom, je pensais à Roberto, mais s'il vous inspire d'autres prénoms, dites les moi, que ce soit un prénom masculin ou féminin... 😊

*Je n'ai pas expliqué pourquoi la tête devait être creusée. En fait, s'il subsiste ne serait-ce qu'une petite bulle d'air dans la terre, la pièce explose à la cuisson. Le fait de creuser et de ne laisser que 2 ou 3 cm d'épaisseur, évite cet accident. 

dimanche 30 avril 2023

Noé

Quelques nouvelles de Noé. La fin de l'année 2022 et les premiers mois 2023 ont été très compliqués pour lui et sa famille, mais il y a toujours de l'espoir, comme vous le lirez. Je vous explique...

Fin décembre 2022
Son traitement ne stoppe plus ses crises d'épilepsie, et il chute régulièrement, notamment, lors de la première semaine de vacances de Noël, alors qu'il se trouve chez nous. Alors que nous faisons une balade à pied, mon mari le tenant pourtant fermement par le bras, Noé, victime d'une crise, tombe lourdement sur le sol, tête première sur le goudron. Quand il fait une crise, il se raidit et même si on le tient, il est difficile de le retenir, il ne faut pas oublier qu'il a 14 ans, ce n'est plus un tout petit. 
Nous l'emmenons rapidement aux urgences, qui le prennent en  charge, il aura droit à plusieurs points de suture au menton, et sous la lèvre inférieure. L'intérieur de la lèvre est coupée également, mais à cet endroit, il n'est pas possible de lui faire de points, la coupure se refermera toute seule. 

Dix jours après, mi janvier, c'est avec sa maman qu'il fait une nouvelle chute, et à nouveau, pompiers, urgences, et points de suture. 
Si bien que ses parents et nous, sommes toujours inquiets et appréhendons sans cesse une nouvelle chute. Alors nous lui disons de rester sur le canapé, ou s'il se déplace, nous le suivons de partout, nous le tenons par le bras, nous ne le quittons pas des yeux, ni d'une semelle. Nous le privons en quelque sorte de liberté mais que faire ? C'est dans le but de le protéger. Il a un casque pour sortir dorénavant, mais il ne le supporte pas à l'intérieur, ce qui se comprend.
Suite à cela, il perd l'appétit, ses forces, il dort une partie de la journée, c'est éprouvant et angoissant pour tout le monde, et sûrement pour lui aussi. Nous pensons d'ailleurs qu'il déprime.

Fin janvier, après un EEG, et divers examens, la neuropédiatre qui le suit, lui prescrit un nouveau médicament, un médicament qui est à aller chercher à l'hôpital, les pharmacies n'ont pas le droit de le donner. Ce médicament ne fait pas effet tout de suite, il faudra attendre plusieurs semaines pour constater une amélioration.  
Début avril, ma belle-fille fait une course organisée en relais avec des collègues de boulot. Mon fils, Noé et Ruben sont présents également, Noé est en fauteuil roulant. Une association "Les porteurs d'étoiles" est présente, elle aussi. Il s'agit d'une association qui aide les personnes handicapées (enfants et adultes) et leur famille en leur proposant diverses sorties ou activités, en étant accompagnées. Ce sont tous des bénévoles. 
Un membre de cette association, voyant Noé dans son fauteuil, s'approche et demande à ses parents s'ils connaissent la joëlette. Vous verrez sur cette vidéo la chaîne de cette association et ce qu'est une joëlette  → Les porteurs d'étoiles 
Et cette personne leur propose d'essayer. Noé, aidé de ses parents, monte dessus, et ils peuvent ainsi tester ce nouveau moyen de locomotion. Tout le monde est conquis, et ils commencent à envisager de pouvoir partir tous les quatre en août, à la montagne, car, s'ils adhèrent à cette association, ils pourront emprunter une joëlette pour une semaine. Ils s'engagent aussi à faire des sorties une fois par mois avec l'association en temps que bénévoles, ce qui ne les dérange pas, au contraire, fréquenter des personnes ayant les mêmes problèmes, peut grandement aider. 

Le dimanche de Pâques, ils sont venus nous rejoindre à la Breure (petite maison bleue) avec une joëlette, et nous avons pu faire une jolie marche d'une heure, tous ensemble. 


Depuis une quinzaine de jours, le traitement fait enfin effet. Noé ne tombe plus, il n'est plus somnolent, il a retrouvé l'appétit, il dévore même, et il recommence à faire des sottises (c'est bon signe 😊). 
Nous l'avons gardé une semaine avec son frère il y a dix jours, et nous avons retrouvé un Noé en forme, cela fait vraiment chaud au cœur. 

Ces derniers mois, nous avons traversé, eux et nous, une période fatigante et éprouvante. Mais il ne faut jamais désespérer, la preuve. Rien n'est figé, il y a toujours l'espoir que les choses s'arrangent, même si avec Noé, l'avenir reste incertain. D'où l'importance de profiter pleinement des bons moments. 

Merci à vous💗 d'avoir lu ce billet. 


lundi 3 avril 2023

Nouvelles de mes pièces

Tout d'abord, deux qui ont été terminées dernièrement.
La petite chouette est partie chez ma belle-sœur, dans le midi, je lui ai offert dernièrement et je sais qu'elle sera bien là-bas car elle a été accueillie avec beaucoup de plaisir.
Le chat, quant à lui, trônera encore un peu sur le buffet en attendant de partir ailleurs.



Ensuite, j'ai fait un deuxième couple de gitans. Lui est déjà passé à la première cuisson, et elle, était dans le four ce matin (pour la première cuisson également). Lorsqu'ils seront tous deux cuits, je passerai à l'étape de la peinture. Je ne sais pas encore si je les ferai comme les tout premiers, ou si je changerai les couleurs, je verrai...


Ci-dessous, en rappel, le premier couple de gitans :



Et enfin, ma toute dernière. En fait, j'aimais le haut de la pièce, mais pas le bas. 
Et puis une amie, Eveline, en la voyant, m'a dit :
« Ta dernière femme semble être enceinte, et semble écouter le cœur de son enfant à venir. Ce serait une belle ode à la maternité. »
Merci à toi, Eveline, car maintenant je vois cette jeune femme autrement et je l'aime. (sourire)


Elle n'est pas tout à fait sèche, mais dès qu'elle le sera, elle passera à la première cuisson, ensuite elle sera peinte, et enfin elle pourra passer à la deuxième cuisson raku. 

mercredi 8 mars 2023

Vous qui pénétrez dans mon cœur

Un texte écrit sur une consigne de Kaléïdoplumes

Écrivez un texte sous forme épistolaire dont la première phrase sera la suivante : 
« Vous qui pénétrez dans mon cœur, ne faites pas attention au désordre » (Jean Rochefort) 
La phrase peut être conjuguée à un autre temps.

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Mon Cher Papa 

Toi qui as pénétré dans mon cœur, ne fais pas attention au désordre qui règne chez moi.
Si tu n'étais pas parti aussi tôt, j'aurais aimé partager avec toi ce désordre, je pense que tu m'aurais aidée à lui donner un sens, à lui donner forme, à lui donner vie.
Car dans ce désordre, il y a tout plein de toi.

Ces écrits, laissés inachevés, les tiens, les miens, nous aurions pu finir de les écrire ensemble.
Toutes ces photos, ces photos faites par toi, tu m'aurais aidée à les classer et à les ranger, tu m'aurais dit le nom de ces personnes que je ne connais pas, tu m'aurais expliqué leur vie et ce qu'elles représentaient pour toi. Ces photos sont toujours dans des cartons, elles attendent. Et ces personnes resteront toujours des inconnues pour moi.
Ces instruments de musique que j'ai acquis et dont je ne sais pas me servir, ou alors très mal, tu m'aurais appris à en faire sortir une jolie mélodie, toi le musicien et amoureux de la belle musique.

Je pense à toi lorsque je me rends dans notre petite maison bleue, tu aimais tellement ce lieu, il était pour toi un paradis, un lieu de ressourcement, d'apaisement.
Je me souviens lorsque nous allions jusqu'à la rivière, ou faire un tour au bois des Suchères, ou encore que nous montions en haut du village à l'orée du bois du Garet. Nous nous asseyions sur le talus, tu sortais ton carnet de croquis, ton crayon, et tu dessinais le village, le paysage.
Tu te sentais bien, tu oubliais tous les soucis et toutes les contrariétés, notamment dus à ce chef de service. A cette époque, je ne comprenais pas pourquoi tu parlais de lui si durement, je ne savais pas qu'il te faisait autant souffrir par ses remarques dévalorisantes et blessantes.

Quand tu es parti dans l'autre monde, j'étais encore une gamine, nous n'avons pas eu le temps d'avoir une relation d'adulte à adulte, j'aurais aimé connaître cette relation. Nous aurions pu échanger sur des lectures, des films, sur des sujets d'actualité. Tu m'aurais accompagnée dans mes choix, je t'aurais parlé de mes craintes, de mes doutes, tu m'aurais aidée à prendre confiance en moi.

Mais si je t'écris cette lettre ce soir, c'est avant tout pour te remercier.
C'est grâce à toi, toi le poète et le rêveur, si je sais apprécier et m'émerveiller devant le beau. Je ne suis jamais blasée, j'ai toujours cette soif de découvrir et cette facilité à m'extasier.
C'est grâce à toi si j'ai appris la tolérance, la patience et le respect des autres.
Et puis, j'ai hérité de ta sensibilité et j'en suis heureuse. Je sais qu'elle t'a fait souffrir et que certains se sont moqués de toi. A l'époque, un homme se devait d'être fort, d'être le pilier de la famille. Tu avais du mal dans ce rôle-là, toi l'homme fragile. Et comme tu as dû souffrir de cette incompréhension de la part des autres et surtout de celle de tes proches. Mais moi j'aime cet homme sensible que tu as été et je suis fière de lui ressembler.

Bien sûr que notre relation en tant que père/enfant n'a pas toujours été facile, je te trouvais distant et froid, j'avais l'impression de n'avoir que très peu de place dans ta vie. Mais j'ai compris au fil des années, et en lisant certains de tes écrits, que ton âme était en grande souffrance. J'en connais maintenant les raisons et je ne reviendrai pas dessus, mais sache que cela me fait t'aimer encore davantage.

Ta fille qui t'aime

vendredi 3 mars 2023

Consolations

Comme nous sommes maladroits parfois pour exprimer notre soutien à des personnes dans la peine. Et pourtant, juste quelques mots suffisent. La distance, le silence, dans ces moments-là, sont presque offensants, car nous prenons cela pour de l'indifférence. Il vaut mieux quelques mots maladroits, dits ou écrits. Nous réalisons l'importance de ces mots lorsque nous perdons quelqu'un de cher, ou lorsque nous traversons une période difficile, douloureuse. Ces petits mots sont un baume pour le cœur. Nous nous sentons aimés, nous nous sentons compris, et cela nous guide sur le chemin de la guérison, ou de l'acceptation.

Le livre ci-dessous qui m'a inspiré ces quelques lignes, m'a été offert par la maman de Noé. Elle m'a dit que j'étais une femme et une grand-mère résiliente. Avec ce qu'elle vit au quotidien, ce qu'ils vivent au quotidien, elle et mon fils, et Ruben bien sûr, je pense que la résilience, ils la connaissent, puisqu'ils la vivent au quotidien. La résilience, c'est accepter ce qui est, ce qui a été, ce qui ne sera jamais. 

« Consolations. Celles que l'on reçoit et celles que l'on donne » (Christophe André)


Quelques extraits du livre de Christophe André
:

« Les consolations, c'est tout ce que l'on espère, ou que l'on offre, quand le réel ne peut-être réparé. »

« Consoler, c'est savoir et accepter que nos paroles ne soulagent qu'imparfaitement la peine ; mais c'est aussi souhaiter que cette peine ne soit pas vécue dans la solitude. »

« Consoler, c'est mettre de la joie, au moins un tout petit peu de joie, dans le cœur. Ne serait-ce que le temps d'un morceau de musique. La consolation est un acte de présence aimante, même si elle est parfois impuissante. »

« La personne à consoler est toujours une personne dans son chagrin. Et la consolation la remet en lien avec la communauté humaine. Consoler, c'est réunifier, ramener auprès de ses semblables. »

« Consoler, c'est aimer. Et accepter d'être consolé, c'est accepter d'être aimé. »

« La souffrance nous fragilise, la consolation nous humanise. Elle nous rappelle qu'être humain, c'est appartenir à une communauté où tous les uns ont besoin de tous les autres. »

jeudi 16 février 2023

Le coupe-papier

Il y a des objets qui traversent le temps, des objets chargés en souvenirs, par exemple ce coupe-papier. Ce coupe-papier a été le dernier cadeau que j'ai offert à mon père, à l'occasion de l'ultime Noël qu'il a passé avec nous. C'est ma mère qui m'avait soufflé l'idée. 

Comme vous le savez, pour vous l'avoir déjà dit maintes fois, mon père était un passionné de lecture, il achetait régulièrement des livres. Je me souviens de cet immense placard où était rangée une quantité importante d'ouvrages, cela me faisait rêver. Je montais sur une chaise, j'étais encore une enfant, et je les regardais de plus près, je les touchais, j'étais émerveillée. 

Pour en revenir au coupe-papier, à l'époque, les pages des livres n'étaient pas toutes coupées ou séparées, il fallait finir de le faire manuellement et éventuellement à l'aide de cet objet. D'ailleurs, mon père me confiait cette tâche parfois, et j'en étais très fière. 

J'ai retrouvé ce coupe-papier dans l'un des tiroirs du secrétaire appartenant à mon père. Lorsque nous avons débarrassé l'appartement de ma mère, voici déjà plusieurs années, nous avons récupéré ce meuble qui a trouvé sa place dans une pièce de la maison. Ce secrétaire dont l'intérieur des tiroirs sent encore l'odeur de la maison de mon enfance, c'est assez incroyable, d'ailleurs.

Ce coupe-papier ne sert plus à couper les pages des livres, il n'a plus cette utilité, mais il a sans doute la mission de me remémorer cette période heureuse de mon enfance.


jeudi 9 février 2023

Des nouvelles pièces...

Samedi dernier, à l'atelier terre, nous avons fait un RAKU (deuxième cuisson des pièces dans un four à gaz, et ensuite enfumage dans des gamelles garnies de papier journal et de copeaux de bois).
Ci-après, je vous mets le lien d'une vidéo qui vous donnera une idée plus précise de comment se déroule la cuisson raku : → Cuisson au raku

Avant la cuisson raku, les pièces auront été cuites dans un four électrique (première cuisson), puis éventuellement émaillées, cela dépendra de ce que l'on désire. L'émail est une matière vitrifiée et transparente que l'on applique sur les pièces pour les protéger et qui leur donnera un aspect brillant.
→ Sur les photos ci-dessous, les parties noir mat n'ont pas été émaillées, donc pas de craquelures, mais juste noircies par le noir de fumée. Tandis que les boules blanches, par exemple, ont été émaillées d'où le brillant et les craquelures où le noir de fumée a pu pénétrer. 

J'aime ces moments partagés où tout le monde est en action, et impatient de voir le résultat, car le résultat est imprévisible, nous  ne savons pas à l'avance comment seront réparties les craquelures, ni si elles seront larges, fines, nombreuses ou pas. 

Samedi dernier, il faisait très froid. Pendant que le four cuisait les pièces, nous allions nous réchauffer dans le local en buvant un café bien chaud (ou thé, ou tisane), et manger de la bonne brioche accompagnée de chocolat. Chacun, chacune, apporte quelque chose, et nous partageons, goûtons. Bref, nous passons de bons moments, comme vous le voyez... (sourire)

Enfin, les nouvelles pièces sont venues s'ajouter à celles qui se trouvaient déjà sur le meuble.
Je vous laisse les découvrir au milieu des anciennes que vous connaissez peut-être déjà, ou pas...





lundi 30 janvier 2023

Grâce à l'écriture

Un texte écrit sur une consigne de Kaléïdoplumes

Trois (ou deux) phrases imposées :
- INCIPIT : « Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu’à leur terme, elles ont été seulement vécues. » (Annie Ernaux)
- PHRASE À INTÉGRER : « Tout est temporaire dans la vie...les sentiments, les émotions, toutes ces pensées bonnes ou mauvaises... » (Natalina Casarano) 
- EXCIPIT : « Je crois, malgré les occasions ratées, à la multitude des possibles » (Stendhal) 

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Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues. 

C'est par l'écriture que j'ai pu mettre un terme il y a plusieurs années à mes questionnements.
Pour essayer de comprendre pourquoi j'avais ce sentiment que mon père ne s'était pas occupé de moi ou si peu lorsque j'étais gamine, j'ai écrit.
J'ai écrit des poèmes, j'ai écrit des lettres, des textes aussi où je lui parlais de mes manques de petite fille et de ma tristesse aussi.
Je lui ai posé des questions, je l'ai fait parler. 

Ses écrits laissés sur des petits carnets noirs m'ont aidée à comprendre et à mettre des mots sur ce que je prenais pour de l'indifférence, et grâce à eux, j'ai pu prendre connaissance de sa détresse, de son désarroi, de son hypersensibilité, de sa fragilité.
J'ai ainsi pu l'aimer avec ses fêlures qui me le rendaient tellement plus humain.
Ma colère, mon chagrin, se sont mués en un profond amour.

Tout est temporaire dans la vie, les sentiments, les émotions, toutes ces pensées bonnes ou mauvaises.

Toutes ces choses que j'aurais aimé partager avec lui, je les partage maintenant : mon goût pour la musique, la peinture, la photographie, l'art en général, l'amour pour la nature, l'amour des belles choses. 
Ce qu'il m'a légué, à travers sa sensibilité d'homme blessé, m'a ouverte à un monde que j'aurais peut-être ignoré s'il n'avait pas été cet homme.

Je crois, malgré les occasions ratées, à la multitude des possibles.


Mon père et moi

mardi 22 novembre 2022

La famille s'agrandit...

Je veux parler de la famille des pièces que je fais à l'atelier terre, bien sûr ! (sourire)

Au premier plan et en plan rapproché, les tout derniers :
- l'éléphanteau (cuisson raku)
- le panda (cuisson raku)
- l'enfant dans sa boule, juste une cuisson au four électrique, je ne sais pas encore si je vais le peindre ou le laisser ainsi, qu'en pensez-vous ?...
- et enfin une petite crèche...

Les 10 et 11 décembre, aura lieu un marché de Noël à Bas, l'atelier terre aura un stand, il faudra que je choisisse les pièces que je voudrai mettre en vente, mais lesquelles choisir, je ne sais pas encore. J'ai passé du temps à les faire, je m'y suis attachée, j'ai laissé dans chacune d'entre elles une part de moi, et cela me coûte de m'en séparer... et pourtant je ne peux pas toutes les garder...

dimanche 13 novembre 2022

Mon nounours

Un texte écrit sur une consigne de Kaléïdoplumes :

Bouillotte  /  Doudou  /  Sucette  /  Pouce 

Choisissez parmi ces 4 mots celui qui fait le plus référence à votre enfance et écrivez un texte en vous en inspirant.

Photo prise sur le net

Lorsque j'étais petite fille, je dormais dans la chambre de mes parents dans un petit lit près de la fenêtre, je me sentais rassurée tout près d'eux, je dormais bien. 

Mais un jour, mes parents ont pensé sans doute que je n'avais plus l'âge de dormir auprès d'eux, et ils m'ont installé un lit dans un coin de la salle-à-manger, loin de leur chambre. Ce lit était un lit-placard, il était replié la journée, il devenait un meuble, et ma chambre, enfin ce coin de salle-à-manger qui était ma chambre, disparaissait en même temps. Le soir, mes parents dépliaient le lit et je retrouvais mon semblant de chambre.

Dans ce lit-placard, j'avais peur, je me sentais en danger. Alors, avant de m'installer pour la nuit, je me baissais et je regardais tout d'abord sous celui-ci pour m'assurer qu'il n'y avait personne. Ensuite je regardais dans l'espace entre la tête de lit et le fond du meuble, des fois que quelqu'un se serait caché à cet endroit. Une fois ces vérifications faites, je prenais avec moi mon petit ourson - avant, on ne disait pas doudou, mais il avait le même rôle. Cet ourson en peluche était petit mais sa présence me réconfortait. Alors, à l'heure où les enfants doivent dormir, je me glissais avec lui au fond du lit, de façon à être entièrement recouverte du drap et de la couverture, et n'avoir aucune visibilité sur l'extérieur. Et enfin, les yeux lourds, et le cœur lourd lui aussi, je cessais de lutter et je laissais le sommeil m'envahir.

dimanche 23 octobre 2022

Ces femmes de dos...

J'ai toujours aimé les tableaux de Vilhelm Hammershøi, particulièrement ceux où se trouvent des femmes vues de dos. Ces femmes me touchent quelque part, dans leur attitude, leur fragilité peut-être, et leur solitude aussi. Mais il n'y a pas que cela, il y aussi le fait qu'elles me font penser à ma mère.

Mon père avait fait un croquis de cette dernière alors qu'elle était en train de tricoter, le visage baissé sur son ouvrage, donc dans une attitude proche des femmes se trouvant sur les tableaux. Je joins ce croquis à la suite des trois tableaux de Hammershøi (en ce qui concerne les deux du centre, il s'agit d'un détail du tableau, j'ai recadré au niveau du visage). 

Je ne sais pas si vous trouverez une ressemblance entre ces femmes et ma mère, mais moi, à chaque fois que je vois ces tableaux de Hammershøi, je pense à elle...