jeudi 29 septembre 2016

Madame, madame !

Il y a une quinzaine de jours, alors qu'il fait très chaud et que je me trouve devant chez moi, j'entends une femme qui m'appelle : "Madame, madame !" Je me retourne. Une femme, pas toute jeune, d'allure vagabonde, avec un gros sac à dos et un chien en laisse, se tient vers mon portail. Je la regarde, un peu méfiante, hésite un moment et m'approche finalement d'elle. Elle me demande alors si je peux donner de l'eau à son chien car il a très soif. J'hésite quelques secondes, cette sacrée méfiance, mais j'arrive à en faire fi, et je lui dis : "Oui, attendez, je vais vous en chercher". Je remplis une petite bassine d'eau, et je retourne vers elle. Elle s'avance alors avec son chien. Elle n'a pas menti, son chien a très soif, et il ne s'arrête pas de boire. Elle me dit qu'elle lui a donné toute l'eau qui lui restait, mais que cela ne lui a pas suffi. Je lui propose alors de lui remplir sa bouteille d'eau, mais elle me dit que ce n'est pas la peine, qu'elle est bientôt arrivée. Nous nous regardons un instant, hésitantes, sans trop savoir quoi nous dire d'autre, mais pourtant quelque chose passe dans ce regard, je dirais de la gratitude. Je lui dis alors : "Bonne continuation". Elle me remercie, sort de la propriété et reprend sa route.

Cette histoire pour dire qu'avec ce climat de méfiance qui règne, climat entretenu par les médias, les infos, les gens (nous, quoi !), nous voyons des esprits malveillants de partout et je suis contente d'avoir su mettre ma méfiance de côté ce jour-là. Je regrette même de ne pas avoir pris davantage le temps de discuter avec cette femme, lui demander d'où elle venait, où elle allait, etc. Toute rencontre est enrichissante. Cette rencontre fugace l'a été car ce sont avant tout deux âmes qui ont communiqué...

samedi 17 septembre 2016

Les carnets de mon père

Mon père est mort il y a de nombreuses années ans alors que je n'étais encore qu'une gamine. Depuis quelques jours, je lis des carnets où il avait l'habitude de noter des citations, des pensées, des états d'âme, des souvenirs. Et curieusement, moi qui l'ai si peu connu, je me retrouve en lui, je me retrouve semblable sur de multiples points. Je découvre une part de lui qui est en moi. La même sensibilité, les mêmes questionnements, le même bonheur devant la beauté des choses, les méditations dans la nature, et aussi d'autres choses. Nous sommes passés l'un à côté de l'autre sans vraiment nous connaître, faute à sa disparition prématurée, mais nous nous retrouvons maintenant grâce aux mots qu'il a notés sur ces carnets. Je suis heureuse car je ne me suis jamais sentie aussi proche de lui...

Une douce pensée pour​ Célestine qui vient de perdre son papa...

lundi 12 septembre 2016

Il voulait m'apprendre à voler...

C'était un homme costaud, mais tout en douceur. Il était grand, il avait un pull noir et un pantalon noir. Ses cheveux étaient clairs, son visage était très pâle mais il reflétait une extrême bienveillance. Je me trouvais donc avec lui, et il y avait aussi une cousine à moi, Maguy, de 20 ans mon aînée. Celle-ci avait déjà l'habitude de ce genre de "voyage", elle nous accompagnerait en quelque sorte. Il voulait m'apprendre à voler. Il me dit de poser ma main droite sur son épaule gauche et dit à Maguy de poser sa main gauche sur son épaule droite, un peu comme si nous étions des ailes. Et puis, tout doucement, il s'éleva dans les airs, nous emportant avec lui. Nous survolions les maisons, les gens, nous étions légers, tellement légers, c'était très agréable. Et puis, aussi doucement qu'il s'était élevé, il redescendit et nous nous retrouvâmes sur le sol. Il nous demanda ensuite de changer de côté, que je passe à sa droite et que Maguy passe à sa gauche. Je lui dis alors que je n'étais pas gauchère, et que je ne pourrais pas le tenir suffisamment de ma main gauche. Il était en train de me rassurer en me disant que cela n'avait aucune importance lorsque je me suis réveillée...
Je crois que c'est la première fois que je rêve que je vole. Enfin, dans ce rêve, je me laissais porter plus exactement puisque c'était cet homme qui volait et qui nous emmenait avec lui dans les airs. Un joli rêve que j'aurais aimé poursuivre. Quant au sens..., mystère !...

Peinture de Chagall : "Au-dessus de la ville"

samedi 10 septembre 2016

Photos, et lettre manuscrite

Cet été, j'ai fait beaucoup moins de photos que les étés précédents. J'ai pensé qu'il valait mieux profiter de ce que m'offrait l'instant présent : observer ces oiseaux, amusée ; admirer ce coucher de soleil ; sentir le parfum de ces fleurs colorées ; toucher cette mousse, l'écorce de ces arbres ; laisser mon coeur déborder d'amour en regardant jouer mes petits fils ; et tant d'autres choses encore, plutôt que de vouloir absolument figer ces instants pour ensuite les regarder parfois distraitement sur l'écran de mon ordinateur. Certes, je continuerai à faire des photos, mais sans m'en faire une obligation. Juste me dire : profite de cet instant, et ne pense à rien d'autre. Tant pis si je ne rapporte pas de souvenirs de ces instants-là, ils seront de toute façon gravés dans mon coeur et dans ma mémoire. N'est-ce pas le plus important ? Je reconnais par contre que je suis contente que mon père ait fait des photos lorsqu'il était de ce monde, je peux le voir, lui et ma mère, lorsqu'ils étaient jeunes, je peux voir où ils ont posé leurs pas (où j'ai ensuite posé les miens), je peux voir le visage de personnes dont j'ai entendu parler mais que je n'ai jamais connues, je peux voir mes grand-parents que j'ai à peine croisés et certains même pas du tout. Je peux voir à quoi ressemblait à l'époque le coin de campagne où se trouve ma petite maison bleue, les chemins en terre maintenant goudronnés, les arbres qui ont poussé, le paysage qui a changé. Oui, je suis contente. Mais à l'époque, mon père faisait juste quelques photos, c'était l'époque de l'argentique, faire des photos coûtait plus cher, ce n'était pas aussi simple que maintenant. Car maintenant, nous n'hésitons pas à en faire des centaines, voire plus, mais est-ce que nous prenons vraiment le temps de les regarder ensuite. Je me rappelle lorsque mon père emmenait ses pellicules photos chez le photographe, les jours d'attente et la joie que nous avions alors lorsque celles-ci étaient développées et que mon père les rapportait, il y avait une part de magie. Ce n'est pas de la nostalgie, mais c'est juste une constatation. Maintenant, pour beaucoup de choses, nous n'avons plus à attendre, nous avons tout tout de suite, cela enlève du charme c'est certain. C'est pareil pour le courrier finalement. D'ailleurs, la semaine dernière, alors que j'ai passé quelques jours dans ma petite maison bleue, j'ai ressorti des correspondances qu'entretenait mon père avec l'un de ses frères, j'ai lu à travers leurs mots le plaisir qu'ils avaient ainsi à s'écrire. Et j'ai repensé au plaisir que j'avais moi aussi à une époque à écrire de longues lettres, certaines contenant plusieurs feuillets. Alors, et comme je savais qu'elle en serait touchée, j'ai sorti une feuille de papier et j'ai écrit une lettre à une amie. Je sais qu'elle me répondra également par écrit et que, peut-être, nous continuerons ainsi à correspondre. En écrivant cette lettre, je me suis rendue compte qu'une lettre manuscrite a une saveur autre, une saveur que les mails n'ont pas. C'est complètement différent. J'avais oublié cette saveur et j'ai été heureuse et presque émue de la retrouver.

vendredi 2 septembre 2016

Les reproches

Ce que nous prenons parfois pour des reproches ne sont bien souvent que des attentes déçues. Nous décevons forcément les autres parfois, car il est évident que nos actes ne correspondent pas toujours à ce qu'ils attendent de nous. Faut-il culpabiliser ? Faut-il se prendre la tête avec cela ? Je ne le pense pas. Il faut juste savoir en tenir compte dans l'avenir, peut-être se remettre en question s'il le faut, mais savoir aussi accepter de décevoir et de ne pas correspondre à l'image que l'autre se fait de nous.