dimanche 23 octobre 2022

Ces femmes de dos...

J'ai toujours aimé les tableaux de Vilhelm Hammershøi, particulièrement ceux où se trouvent des femmes vues de dos. Ces femmes me touchent quelque part, dans leur attitude, leur fragilité peut-être, et leur solitude aussi. Mais il n'y a pas que cela, il y aussi le fait qu'elles me font penser à ma mère.

Mon père avait fait un croquis de cette dernière alors qu'elle était en train de tricoter, le visage baissé sur son ouvrage, donc dans une attitude proche des femmes se trouvant sur les tableaux. Je joins ce croquis à la suite des trois tableaux de Hammershøi (en ce qui concerne les deux du centre, il s'agit d'un détail du tableau, j'ai recadré au niveau du visage). 

Je ne sais pas si vous trouverez une ressemblance entre ces femmes et ma mère, mais moi, à chaque fois que je vois ces tableaux de Hammershøi, je pense à elle...


samedi 15 octobre 2022

Il y a un an aujourd'hui, déjà...

Il y a un an aujourd'hui, Jennifer me téléphonait :
- Ma mère est morte...

Sa mère, c'était mon amie d'enfance. Nous avions fait connaissance alors que nous avions 15 et 16 ans par l'intermédiaire d'une cousine à elle qui était une amie à moi. Un fou-rire, à propos d'une araignée qui était venue s'abriter sous la toile de tente où nous devions passer la nuit, nous avait tout de suite rapprochées. C'était le début d'une belle et longue amitié. Des fous-rire, il y en avait eu beaucoup par la suite. Mais aussi de longues conversations, des partages, des confidences. J'étais une fille timide et réservée, elle était une fille hardie et rebelle. Nous nous complétions, elle m'apportait un air de liberté, je lui apportais de la modération. 

Aujourd'hui, cela fait un an qu'elle est partie, un an déjà... 

dimanche 9 octobre 2022

Do do l'enfant do, do do l'enfant do...

Un texte écrit sur une consigne de Kaléïdoplumes

Écrire un texte en vous inspirant de cette image avec comme excipit : 
Il restera de toi ce que tu as donné (Simone Weil)


Do do l'enfant do, do do l'enfant do...

Do do l'enfant do, do do l'enfant do...
La petite fille se laisse bercer par la comptine.

Do do l'enfant do, do do l'enfant do...
Elle est bien dans les bras de cette dame au visage parsemé de rides,
elle sait qu'elle n'est pas sa maman, sa maman est beaucoup plus jeune,
mais elle ressent tant d'amour et de tendresse, de douceur aussi
qu'elle s'abandonne et esquisse même un léger sourire.

Do do l'enfant do, do do l'enfant do...
La petite fille ferme peu à peu les yeux, tranquille et rassurée.
La voix de la grand-mère résonne tout contre son oreille.
Un lien d'amour est en train de se créer entre elles,
un lien invisible mais qui ne s'éteindra jamais.

Ces moments de douceur et de bonheur resteront gravés en elle
et lorsqu'elle aura grandi et qu'à son tour, elle sera mère,
son bébé tout contre elle, alors elle chantera elle aussi
cette douce comptine pour endormir son bel enfant.
Do do l'enfant do, do do l'enfant do...

Elle le bercera, elle l'aimera, elle le rassurera de sa présence
et elle repensera à ce que lui disait sa grand-mère :
- Tu vois, ma fille, si tu aimes, si tu sais offrir de ton temps,
si tu es patiente et douce avec les autres, avec la vie,
sois certaine qu'il restera de toi ce que tu as donné...
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Je n'ai pas connu ma grand-mère maternelle, je naissais en juin, elle s'éteignait en décembre de la même année. J'ai mal connu ma grand-mère paternelle, elle était souffrante, distante et je ne me rappelle pas avoir eu de relation proche avec elle, elle m'intimidait surtout.

J'espère que mes petits-fils auront de moi un souvenir doux et aimant...

Moi, avec Noé et Ruben en 2011...

mardi 4 octobre 2022

Et si j'étais un oiseau...

Un texte écrit sur une consigne de Kaléïdoplumes


Et si j'étais un oiseau


L'enfant regarde l'oiseau, tout là-haut dans le ciel. 
 - Quelle liberté ce doit être, pense-t-il ! 
Et dans l'instant qui suit, il se retrouve dans le corps de l'oiseau. 

Oh oui, quelle liberté il éprouve ainsi à pouvoir voler au-dessus des montagnes, sans gêne, sans difficulté. 
Les ailes le portent au gré du vent, il se sent merveilleusement bien ! 
Il découvre le monde caché de la montagne, la faune, la flore existant en si haute altitude. 
Oh la jolie fleur toute veloutée et argentée, on dirait une edelweiss ! 
Et ces bouquetins qui s'agrippent aux parois rocheuses, quels acrobates ! 
Et cet animal à la fourrure brune, on dirait une grosse peluche. C'est un ours, ou plutôt une ourse, trois petits courent derrière elle. 
Il a envie de s'élever encore plus près des pics enneigés. Il prend de l'altitude, il vole encore plus haut pour aller à leur rencontre. Il les survole. 
Que c'est beau et comme il se sent bien dans ce décor ouaté ! 
Il plane, il est heureux, comme jamais il ne l'a encore été. 
Son rêve se serait-il réalisé, serait-il vraiment devenu un oiseau ?... 

Mais la réalité le rejoint... 
- Robin ? Robin ? Réveille-toi, il est l'heure de te lever et d'aller déjeuner, le taxi va arriver. 

Robin met du temps à émerger de ce si beau rêve. Il était si bien, il éprouvait tant de liberté, il aurait aimé rester dans le corps de l'oiseau, tout semblait si facile, et plus léger. 
Et tandis que sa maman l'aide à se lever et à s'habiller, il attrape son livre sur les oiseaux, il l'emportera au Centre et le fera voir à son éducatrice, Virginie. Il l'aime bien, Virginie.
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* L'oiseau de la photo est un héron cendré survolant ma propriété en septembre dernier.