Je le trouve très beau, il me touche en cette période où j'ai une sensibilité à fleur de peau...
Merci Hélène ♥.
L'oiseau
C'était un grand oiseau blanc aux
prunelles bleues cerclées d'or ; un oiseau de haut vol fait
pour l'azur et la liberté.
Voilà des heures qu'il s'acharnait en
un dernier combat contre les arceaux de sa cage, le souffle court, le
bec en sang, la plume retournée, il savait qu'était venu le temps
de prendre le large.
Il entendait comme un appel... Alors,
il dressait la tête, écoutant l'écho lointain...
Mais quelque chose le retenait, un fil
invisible, peut-être ?
Quelque chose ou quelqu'un résistait
et refusait de le rendre à l'immensité qu'il devait habiter.
Il se souvenait comment, oisillon
léger, tout frais éclos, il battait déjà des ailes dans son
étroite cage.
Puis adulte, il s'était exercé, dans
une prison où il avait grandi, à déployer avec application
l'envergure de ses ailes.
Devenu faible, avec l'âge, mais non
résigné, il n'avait pas oublié l'ailleurs.
Et maintenant, et jusqu'au dernier
souffle il se battrait pour la liberté.
Soudain il y eut un choc et comme un
sursaut au-dedans, quelque chose s'était rompu quelque part...
Lentement un passage s'ouvrit, vers le
haut, découvrant l'espace...
Alors, longuement, l'oiseau déploya
ses ailes : cela fit, dans le soir, comme un doux sifflement, et
l'oiseau de lumière s'éleva dans le ciel, monta au zénith et
disparut se fondre dans l'éternel grondement .
D'une main hésitante, le veilleur
solitaire ferma doucement les yeux du vieil homme fatigué, qui,
remettant son âme à Dieu, venait de rendre son souffle... la
LIBERTÉ.
Ci-dessous, ce n'est pas un grand oiseau blanc que j'ai pris en photo, mais le petit rouge-gorge venu cet après-midi en messager... peut-être...