dimanche 13 novembre 2022

Mon nounours

Un texte écrit sur une consigne de Kaléïdoplumes :

Bouillotte  /  Doudou  /  Sucette  /  Pouce 

Choisissez parmi ces 4 mots celui qui fait le plus référence à votre enfance et écrivez un texte en vous en inspirant.

Photo prise sur le net

Lorsque j'étais petite fille, je dormais dans la chambre de mes parents dans un petit lit près de la fenêtre, je me sentais rassurée tout près d'eux, je dormais bien. 

Mais un jour, mes parents ont pensé sans doute que je n'avais plus l'âge de dormir auprès d'eux, et ils m'ont installé un lit dans un coin de la salle-à-manger, loin de leur chambre. Ce lit était un lit-placard, il était replié la journée, il devenait un meuble, et ma chambre, enfin ce coin de salle-à-manger qui était ma chambre, disparaissait en même temps. Le soir, mes parents dépliaient le lit et je retrouvais mon semblant de chambre.

Dans ce lit-placard, j'avais peur, je me sentais en danger. Alors, avant de m'installer pour la nuit, je me baissais et je regardais tout d'abord sous celui-ci pour m'assurer qu'il n'y avait personne. Ensuite je regardais dans l'espace entre la tête de lit et le fond du meuble, des fois que quelqu'un se serait caché à cet endroit. Une fois ces vérifications faites, je prenais avec moi mon petit ourson - avant, on ne disait pas doudou, mais il avait le même rôle. Cet ourson en peluche était petit mais sa présence me réconfortait. Alors, à l'heure où les enfants doivent dormir, je me glissais avec lui au fond du lit, de façon à être entièrement recouverte du drap et de la couverture, et n'avoir aucune visibilité sur l'extérieur. Et enfin, les yeux lourds, et le cœur lourd lui aussi, je cessais de lutter et je laissais le sommeil m'envahir.

6 commentaires:

  1. Un enfant a besoin effectivement d'une présence et d'un endroit bien à lui dans la maison. Or, d'un jour à l'autre, tu n'as plus couché près de tes parents et le lit placard sur lequel tu dormais disparaissait pendant la journée. Dur pour une toute petite fille ! Heureusement, l'ourson en peluche te tenait compagnie...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Antoine
      Merci de ton commentaire. Oui, c'est tout à fait cela. Il n'y aurait pas eu ce lit-placard mais un lit "normal", cela aurait peut-être été différent, j'aurais sans doute mieux trouvé ma place et j'aurais été plus rassurée, mais bon, les parents font au mieux, et je ne leur en veux pas.
      Bon après-midi à toi.

      Supprimer
  2. Ah ! ces peurs enfantines que bien des adultes ne saisissent pas, ou pire banalisent et amoindrissent sans se douter des grandes terreurs qui envahissent l'enfant... votre texte est très touchant, et me va droit au coeur,,,, j'imagine la peur de se retrouver enfermer dans le placard... merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, ce lit placard, je ne l'ai pas oublié, et la place qu'il représentait ne me laissait pas non plus une grande place, cette place que j'ai eu du mal à trouver pendant longtemps...
      Merci de votre visite et de vos mots. Belle fin de journée.

      Supprimer
  3. Triste de lire ce qui remonte à la surface de ta vie de petite fille. Si tu avais eu la courage de parler à tes parents, peut être auraient ils trouvé une solution. Une fois maman à ton tour, je suis sûre que tu as agi différemment avec ta progéniture.Bonne semaine Françoise.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui Chinou, je pense que le passé parfois douloureux de notre enfance, évite que nous répétions les mêmes erreurs qu'ont pu faire nos parents, avec nos propres enfants.
      Bonne semaine à toi aussi.

      Supprimer

Merci pour vos petits mots que j'apprécie infiniment.

PS : Si vous avez des difficultés à poster un commentaire ou si celui-ci n'apparaît pas, vous pouvez me l'adresser par mail (voir mon profil) et je le publierai en votre nom. Merci.