lundi 18 mai 2020

Visite de nos enfants ce week-end

Ce week-end passé, notre fils de Lyon, sa petite femme, Ruben et Noé sont venus le passer chez nous.
Ce fut de belles retrouvailles, trois mois que nous ne nous étions pas vus.
Nous étions tous très heureux, et même s'il n'y a pas eu d'embrassades, il y avait beaucoup d'émotion et de joie.
Un peu dur pour Ruben qui, en plusieurs fois, a stoppé son élan, mais il a compris qu'il faudrait attendre encore un peu pour se faire des bisous.
Quant à Noé, il a juste posé sa tête contre notre épaule, de toute façon il ne fait jamais de bisous.
Par rapport à Noé, c'est vrai que nous avions, ses parents et nous, une petite appréhension. Il n'était pas venu chez nous depuis trois mois, il était resté confiné sans sortir du tout.
D'ailleurs, petite parenthèse, pour lui, le confinement avec son petit frère et ses parents (qui font du télétravail) s'est merveilleusement bien passé. Pas d'horaire à respecter, pas de stress, pas de contraintes ou si peu, les personnes qu'il aime le plus, autour de lui, tous les jours, il était au paradis (sourire).
Donc je disais, comme il n'était pas sorti de chez lui depuis deux mois (le centre où il se rend, étant fermé), et qu'en plus, la dernière fois qu'il était venu, mi février, cela ne s'était pas très bien passé, nous appréhendions sa réaction.
Oui, la dernière fois qu'ils étaient venus, c'était pour les neuf ans de son frère. Noé était très contrarié. Il n'avait pas compris, comme à chaque anniversaire qui n'est pas le sien d'ailleurs, qu'il n'y avait que son frère qui avait un cadeau. Il était très mal tourné, et n'avait qu'une hâte, celle de rentrer chez lui. Cela avait été un mauvais week-end pour lui.
Samedi matin, ses parents ont commencé à lui dire qu'ils allaient venir passer le week-end chez nous. Noé, tout content, n'a fait aucune difficulté pour se préparer, au contraire il avait hâte de venir.
Et lorsqu'il est arrivé à la maison, nous avons eu droit à son câlin bien sûr, sa petite tête posée contre notre épaule. Et il est monté direct à l'étage, retrouver sa chambre et la salle de jeux, tout joyeux !
Comment avons-nous pu penser qu'il nous aurait oubliés, oublié la maison ?
Je me suis dit que nous l'avions sous-estimé...


J'aide Noé à faire son puzzle, mais juste par plaisir, 
car il est doué et très patient pour les faire tout seul.


dimanche 10 mai 2020

Une grimace

Hier après-midi, j'ai visionné une vidéo de mon frère en train de jouer à la guitare et de chanter. Cette vidéo avait été faite lors du mariage de mon plus jeune fils.
Sa femme, ma belle-soeur, tenait le micro.
A la mort de mon frère, j'avais rangé cette vidéo et je ne l'avais plus regardée. Je ne pouvais pas, c'était trop dur. A chaque fois, les sanglots surgissaient.
Eh bien, hier, quel plaisir de la regarder, et de les voir tous les deux !

Cela m'a donné envie d'en regarder d'autres.
J'en ai retrouvé quelques-unes qui avaient été faites pour le baptême de Noé.
Le baptême de Noé a eu lieu exactement trois mois avant la mort de mon frère.

Avant, il faut que je vous raconte quelque chose.
Lorsque j'étais gamine, j'étais très proche de mon frère, mais vous le savez, je vous en ai déjà parlé.
Nous jouions beaucoup ensemble, nous étions très complices, et il adorait me faire rire en me faisant des grimaces.
Et même adultes, nous continuions à piquer des fous-rires dus à ces grimaces.
Ma belle-soeur me disait que j'étais bon public.
Et mon frère adorait toujours autant me faire rire.

Pour en revenir aux vidéos, hier, j'ai donc regardé celles du baptême de Noé.
Et sur l'une, quelle surprise, alors que je filme mon frère, qu'il me sourit, il me fait une grimace ! C'est très court, mais quelle joie ! Pas de la tristesse, mais de la joie ! De l'émotion aussi.
Je n'avais jamais remarqué cette grimace jusque-là. Il faut dire, comme je le dis plus haut, qu'à la mort de mon frère, j'avais rangé toutes ces vidéos car j'étais incapable de les regarder.

Et j'ai pensé hier que c'était un sacré clin d'oeil de mon frère ! Un signe aussi...

Mon frère et moi
Mon frère et moi


mercredi 6 mai 2020

Des souvenirs avec elle...

Lorsqu'une personne que nous aimons disparaît, il y a non seulement le deuil de cette personne que nous devons faire, mais aussi le deuil de tout ce que nous faisions avec elle.
Je pense bien sûr à ma belle-soeur et à tout ce que nous partagions.
J'ai envie de vous parler de ces moments, une façon aussi de faire le deuil, en parler...

- Aller passer deux jours chez elle, dans son joli petit village perdu du Forez, où l'hiver parfois elle n'était que la seule habitante. Sa maison, perchée, à l'orée de la forêt, avec une vue incomparable sur la plaine et les sommets au loin.

- Me balader avec elle dans sa région sauvage et si belle (le Puy-de-Dôme). M'apprendre lors de ces balades le nom de certaines plantes, certaines fleurs, les noms des oiseaux qui nous accompagnaient de leurs chants. Elle aimait la Nature, elle était la Nature.

- Mettre des bouteilles en verre dans son panier, et aller jusqu'à la fontaine chercher de l'eau, cette si bonne eau de source pure et naturelle.

- Le soir, auprès de son poêle à bois, allumer une bougie, s'asseoir en tailleur, méditer et lire des textes, des poèmes à voix haute.

- Aller dormir dans l'ancienne chambre de mon frère où, une certaine nuit, une corde de sa guitare a vibré, me réveillant et me faisant sourire... il passait sans doute...

- Dessiner et colorier des mandalas avec en fond sonore une belle musique de Jean. Nous avions le choix entre la musique classique, de la chanson française, de la musique country, de la musique rock, ...

- Parler de nos dernières lectures, nous prêter des livres, en recopier des extraits.

- Piquer un fou-rire le jour où je suis tombée, debout (sans me faire mal bien sûr) dans un trou de 80 cm environ (peut-être un piège pour un animal, nous n'avons jamais su) et rire parce que je n'arrivais pas à en sortir tellement je riais, et elle aussi.

- Nous allonger sur une couverture dans le pré sur le côté de sa maison, profiter du soleil, évoquer des souvenirs, échanger sur des sujets qui nous tenaient à coeur. Et nous confier nos soucis, nos peines.

- Jouer à des jeux de sociétés (elle faisait partie d'une ludothèque et elle m'en a fait découvrir tout plein), le Qwirkle, le Mix mots, entre autres. Jouer aux Dames chinoises, jeu auquel elle et Jean aimaient beaucoup jouer.

- Me faire goûter des saveurs nouvelles. Ma belle-soeur était végétarienne et préparait ses repas essentiellement à base de légumes bios et de céréales. Mais il y avait toujours une bonne tablette de chocolat lorsque je venais, elle connaissait ma gourmandise (sourire).

- M'apprendre encore davantage à respecter la Nature et l'environnement. Elle était une puriste dans ce domaine. Je l'admirais de l'être à ce point.

- Les derniers temps, alors qu'elle était bien fatiguée, aller lui faire des courses à Biocoop. Grâce à elle, j'ai appris à choisir les légumes les meilleurs, selon leur poids, leur couleur, etc. Chaque fois que je m'y rends, je pense à elle.

Je pourrais en rajouter encore et encore, je le ferai, ailleurs, certainement...

Ces moments passés ensemble, ils me manquent, et je sais que je les garderai toujours en moi.
Comme à chaque fois qu'une personne aimée disparaît, une part d'elle restera en moi.

Je la remercie pour tout ce qu'elle m'a appris...


Sa maison...