A l'époque de mon enfance, dans la maison voisine de la nôtre, vit une famille avec cinq enfants. Parmi ces cinq enfants, il y a Bernadette, une petite fille blonde et malicieuse. Elle vient jouer les après-midis avec nous, il y a aussi deux autres petits voisins, Sylvie et Jean-Louis, qui habitent à l'étage au-dessus de chez nous.
Mes parents sont locataires d'une maison possédant une grande cour, un grand jardin, et un grand pré où nous pouvons jouer et circuler à notre guise.
Au printemps, mon père et ma mère font livrer un tas de sable dans la cour. C'est la joie pour nous ! Nous y traçons et creusons des routes, des tunnels, pour déposer et faire rouler des petites voitures, celles-ci sont à mon frère mais il nous les prête. Nous délimitons des terrains au bord de ces routes et chemins pour y disposer des chevaux, des vaches, des moutons, accompagnés de leurs propriétaires, fermiers, bergers. Ces figurines sont à moi, je suis déjà passionnée par les animaux et la campagne, où, plus tard, adulte, j'irai m'installer.
Dans la propriété, il y a aussi plein d'arbres, platanes, tilleuls, sapins, dont l'un nous serve de lieu de rendez-vous, ce dernier étant bas et offrant par conséquent des branches basses qui nous permettent de grimper aisément dedans. Ainsi réunis, nous refaisons le monde.
Nous savons nous amuser et nous occuper, nous ne connaissons pas l'ennui. Avec l'aide des « grands », nous préparons et mettons en scène des pièces de théâtre, et nous les jouons, fiers, devant nos parents.
La propriété, cour, jardin et pré au fond. |
Les années passent, Sylvie, Jean-Louis et leurs parents, partent vivre ailleurs. Bernadette et sa famille déménagent également. Et puis c'est à notre tour de partir, la maison et une partie du quartier doivent être démolies pour laisser place à une résidence avec de grands immeubles.
Un chapitre se tourne, mon père vient de décéder, nous déménageons, mon enfance est derrière moi.
Je n'oublie pas Bernadette, je repense à elle régulièrement, elle fait partie d'un épisode de ma vie. Sur le site, les copains d'avant, j'aperçois son nom, je pourrais la contacter, mais je n'ose pas. Tant d'années se sont écoulées... De plus, ayant quitté ma région natale, et ayant toutes deux suivi un parcours différent, je ne m'imagine pas qu'un jour, nous pourrions nous rencontrer. Mais la vie en décide parfois autrement...
Ma sœur était amie avec la sœur de Bernadette, et il y a quelques mois, elle contacte cette dernière, elle ne l'a pas revue elle non plus et a envie d'avoir de ses nouvelles.
Et c'est ainsi, grâce à ma sœur, que Bernadette et moi reprenons contact, nous reprenons une conversation interrompue depuis plus de cinquante ans, notre histoire reprend le cours du temps, naturellement.
Par l'intermédiaire de photos de notre passé, nous revisitons nos souvenirs avec émotion et parfois nostalgie, le temps a passé si vite. Durant quelques instants, nous nous reconnectons avec l'insouciance et la fraîcheur de notre enfance. Cela nous fait du bien.
Nous deux. |
Et puis nous apprenons à nous connaître et à nous découvrir en tant qu'adultes, car c'est un statut dans lequel nous ne nous connaissons pas, et que nous avons envie de partager également.
Notre histoire était inachevée. Il était écrit que nous nous retrouverions un jour, pour la continuer et la compléter...
C'est bien de revoir certaines personnes de notre enfance mais hélas plutôt rare. Profite-en bien :) C'est une belle histoire...bisous
RépondreSupprimerOui, c'est une belle histoire, Manou. :-)
SupprimerBel après-midi, bisous.
Je vous souhaite autant de moments de bonheur en tant qu'adultes que quand vous étiez enfants.
RépondreSupprimerMme Chapeau.
Merci beaucoup, Mme Chapeau. :-)
SupprimerBelle semaine à vous.
Une belle histoire qui doit continuer en apprenant à se connaître, se reconnaître...
RépondreSupprimerbonne chance Françoise...
Oui, et nous avons encore beaucoup à apprendre l'une de l'autre, et à nous apporter aussi.
SupprimerMerci, Den. Bon après-midi.
Une bien belle histoire, malheureusement plus le temps passe et plus les chances de retrouver des amis d'enfance se font rare......
RépondreSupprimerOui, c'est vrai, mais il n'est jamais trop tard, la preuve... :-)
SupprimerBel après-midi, gitantroubadour.
Ton article m'a beaucoup émue, moi aussi je t'ai perdue de vue en tant que lectrice depuis de longues années. Je suis heureuse de te retrouver !
RépondreSupprimerTaraxacum, un joli pseudo, couleur jaune soleil. :-)
SupprimerMerci pour tes mots, mais dis moi, n'avais-tu pas un autre pseudo avant, car j'avoue ne pas me souvenir...
En effet, j'avais un blog aussi, Claudine de la couleur des souvenirs. Tant d'années déjà passées, j'ai quitté la blogosphère car j'avais trop de douleurs et de montagnes à surmonter dans ma vie privée...C'est chez toi que j'ai eu envie de revenir car tu m'as laissée une image d'une personne si bienveillante. amoureuse des oiseaux et de la nature tout comme moi...Et puis, nous avons en commun le douloureux parcours de nos enfants différents, toi ton-petit fils Noé et moi mon fils Maël.
RépondreSupprimerA bientôt et merci pour mon nouveau pseudo :)
Claudine, du temps des souvenirs de Lyse ? :-)
SupprimerMerci pour tes mots qui me touchent.
Lorsque nous vivons des situations semblables, oui, cela nous rapproche, en effet.
A bientôt, avec plaisir, Taraxacum.
ça ne me dis rien, mon blog s'appelait "la couleur des souvenirs" j'y racontais mes souvenirs d'enfance et d'adolescence, note que ça date de 2014/2016, je peux comprendre que tu ne te rappelles plus. A bientôt Françoise !
RépondreSupprimerJe connaissais une Claudine/Lyse, je pensais qu'il s'agissait peut-être de toi.
SupprimerOui, 2014/2016, c'est déjà loin... Désolée de ma mémoire défaillante... :-)
Bonne fin de journée, Taraxacum.
Oh c'est étonnant: j'ai presque le même souvenir d'enfance que toi. Les jeudi après-midi dans la cour, les fermes en bouts de bois que Jeannot, Pitou et moi nous bâtissions et que nous remplissions d'animaux en plastique(Jeannot en avait deux barils de lessive plein!) : vaches et girafes, lions et moutons. C'était "Out of Africa" avant l'heure. Nous inventions des tas d'aventures à nos personnages, nous jouions pendant des heures avec bonheur. Puis un jour les parents des garçons ont acheté un pavillon et ils sont partis. La grande maison s'est vidée, il n'y avait plus que nous là-haut sous les toits. Parfois j'entrais dans l'appartement ouvert aux quatre vents de mes amis mais ça me rendait triste de voir leur petite chambre vide. Mes parents ont divorcés lorsque j'avais neuf ans, chacun est parti de son côté et pour finir la maison a été démolie pour être, elle aussi, remplacée par des immeubles "modernes". En te lisant c'était comme revenir 50 ans en arrière, quelle belle époque...
RépondreSupprimerOui, c'est vrai que c'était la belle époque.
SupprimerMercredi dernier, j'ai rencontré Bernadette, dont je parle dans mon récit, je ferai un billet à ce sujet, une belle rencontre plus de 50 ans après...
Merci d'avoir déposé ce souvenir, Désirée. Bel après-midi.