vendredi 29 mars 2024

Vue sur mes dernières pièces et explications

Tout d'abord, ci-dessous, voici un pot créé début décembre 2023 lors d'un stage avec Isabelle Roche, pot effectué selon une technique africaine. 

On part d'une boule de terre assez grosse, on creuse l'intérieur avec le poing, tout en laissant un fond relativement épais, car c'est la terre de ce fond que l'on remontera de l'intérieur et de l'extérieur avec l'index replié et le pouce, qui constituera le tour du pot. Il y a quelques précautions à prendre pour éviter que le pot ne se déforme et même se casse (entre autres, séchage du fond au sèche-cheveux lorsqu'on lui a retiré toute la terre nécessaire), mais je ne rentrerai pas ici dans les détails.


Le pot ainsi formé, est ensuite coloré à l'engobe à l'aide d'une petite éponge, on ne se sert pas d'un pinceau mais d'une éponge avec laquelle on tamponne le pot. L'engobe est de l'argile mélangée à des pigments naturels. Ici, j'en mets sur la surface extérieure, mais j'en mettrai ensuite également une couche plus fine à l'intérieur. 


Une partie du pot n'est pas enduite d'engobe, c'est ici que j'ai choisi de faire une déco. Dans cet espace, j'imprime des formes avec divers tampons fantaisie, je trace des sillons avec une règle, et je rajoute, d'une façon aléatoire, des petits morceaux de terre. Sur cette partie, et toujours en tamponnant avec une petite éponge, je mets de l'oxyde de cuivre délayé dans de l'eau. Ce dernier ira se loger  dans les creux, évitant les bosses, c'est ce qui donnera cet aspect de relief, et cette coloration marron.

Enfin, après que le pot soit entièrement sec, il pourra passer à la cuisson. Une fois cuit, j'enduirai la partie colorée de cire pour lui donner un aspect légèrement satiné.




Deuxième et troisième pièces :

- Une petite dame ronde comme j'aime les faire, celle-ci est un peu différente des premières, le bas plus rond, le haut plus fin, un contraste plus évident, et une couleur plus vive également par rapport aux autres.

- Et enfin un petit pot aux teintes pastel, fait selon la même technique que le pot précédent. Je l'ai fait rapidement après le stage pour ne pas oublier les gestes et la technique. Je l'ai voulu beaucoup plus petit et avec des couleurs plus douces. Ici, c'est un oxyde de zinc qui a été passé sur la déco, mais je n'en ai sans doute pas assez mis car l'effet de relief est moins prononcé que sur l'autre pot. 


mercredi 20 mars 2024

Les retrouvailles

A l'époque de mon enfance, dans la maison voisine de la nôtre, vit une famille avec cinq enfants. Parmi ces cinq enfants, il y a Bernadette, une petite fille blonde et malicieuse. Elle vient jouer les après-midis avec nous, il y a aussi deux autres petits voisins, Sylvie et Jean-Louis, qui habitent à l'étage au-dessus de chez nous. 

Mes parents sont locataires d'une maison possédant une grande cour, un grand jardin, et un grand pré où nous pouvons jouer et circuler à notre guise. 

Au printemps, mon père et ma mère font livrer un tas de sable dans la cour. C'est la joie pour nous ! Nous y traçons et creusons des routes, des tunnels, pour déposer et faire rouler des petites voitures, celles-ci sont à mon frère mais il nous les prête. Nous délimitons des terrains au bord de ces routes et chemins pour y disposer des chevaux, des vaches, des moutons, accompagnés de leurs propriétaires, fermiers, bergers. Ces figurines sont à moi, je suis déjà passionnée par les animaux et la campagne, où, plus tard, adulte, j'irai m'installer.

Dans la propriété, il y a aussi plein d'arbres, platanes, tilleuls, sapins, dont l'un nous serve de lieu de rendez-vous, ce dernier étant bas et offrant par conséquent des branches basses qui nous permettent de grimper aisément dedans. Ainsi réunis, nous refaisons le monde.

Nous savons nous amuser et nous occuper, nous ne connaissons pas l'ennui. Avec l'aide des « grands », nous préparons et mettons en scène des pièces de théâtre, et nous les jouons, fiers, devant nos parents.

La propriété, cour, jardin et pré au fond.

Les années passent, Sylvie, Jean-Louis et leurs parents, partent vivre ailleurs. Bernadette et sa famille déménagent également. Et puis c'est à notre tour de partir, la maison et une partie du quartier doivent être démolies pour laisser place à une résidence avec de grands immeubles.

Un chapitre se tourne, mon père vient de décéder, nous déménageons, mon enfance est derrière moi. 

Je n'oublie pas Bernadette, je repense à elle régulièrement, elle fait partie d'un épisode de ma vie. Sur le site, les copains d'avant, j'aperçois son nom, je pourrais la contacter, mais je n'ose pas. Tant d'années se sont écoulées... De plus, ayant quitté ma région natale, et ayant toutes deux suivi un parcours différent, je ne m'imagine pas qu'un jour, nous pourrions nous rencontrer. Mais la vie en décide parfois autrement...

Ma sœur était amie avec la sœur de Bernadette, et il y a quelques mois, elle contacte cette dernière, elle ne l'a pas revue elle non plus et a envie d'avoir de ses nouvelles.

Et c'est ainsi, grâce à ma sœur, que Bernadette et moi reprenons contact, nous reprenons une conversation interrompue depuis plus de cinquante ans, notre histoire reprend le cours du temps, naturellement.

Par l'intermédiaire de photos de notre passé, nous revisitons nos souvenirs avec émotion et parfois nostalgie, le temps a passé si vite. Durant quelques instants, nous nous reconnectons avec l'insouciance et la fraîcheur de notre enfance. Cela nous fait du bien.

Nous deux.

Et puis nous apprenons à nous connaître et à nous découvrir en tant qu'adultes, car c'est un statut dans lequel nous ne nous connaissons pas, et que nous avons envie de partager également. 

Notre histoire était inachevée. Il était écrit que nous nous retrouverions un jour, pour la continuer et la compléter...