mercredi 10 avril 2019

Notre image dans le miroir

Lundi soir, avant que ne commence le cours de yoga, une femme du groupe a abordé un sujet qui a entraîné une petite discussion entre nous, notre image dans le miroir.

Ne vous arrive-t-il pas, le matin ou à un autre moment de la journée, de vous regarder dans le miroir, et de vous dire : Mais qui es-tu, toi qui me regardes ? Je ne te reconnais pas... Ce n'est pas moi.

Le reflet du miroir est bien restrictif. Il nous renvoie notre image physique, mais ce que nous sommes vraiment, nos émotions, nos sentiments, nos ressentis, rien n'apparaît dans l'image que nous renvoie le miroir.
Les gens ne voient bien souvent que notre image restrictive, notre apparence, et nous aimerions qu'ils voient au-delà.

C'est un peu pareil pour les photos. Une photo fige la personne, à un moment donné, et pour peu que l'on se raidisse, par timidité, par manque de naturel, là, vraiment, nous ne nous reconnaissons pas, nous ne nous aimons pas. Non, ce n'est pas nous !...

Combien de fois avons-nous pensé en voyant une personne : oh elle ne donne pas envie d'aller vers elle, elle est fermée, elle est antipathique, elle n'est pas grâcieuse, etc. Et puis, en prenant la peine de lui parler, d'aller vers elle, nous avons découvert une très belle âme, une magnifique personne, mais elle était juste un peu timide, craintive, complexée, ou fatiguée à ce moment-là. Il faut vraiment savoir aller au-delà de l'apparence.

Je connais des personnes qui ne s'aiment pas, du moins qui n'aiment pas leur apparence physique, qui se cachent, il y a plusieurs façons de se cacher, et pourtant elles ont beaucoup de charme mais elles ne s'en rendent pas compte, elles n'ont pas confiance en elles. Et j'ai envie de leur dire : mais osez vous montrer, vous êtes belles ! Sortez de votre réserve ! Ayez confiance en vous !
J'ai eu moi-même pendant longtemps des complexes. Je me trouvais petite, moche, insignifiante. Et pourtant, les regards des gens me démontraient le contraire. Mais tant que l'on n'a pas pris confiance en soi, il est difficile de le penser.

Je me rappelle que mon frère me disait parfois lorsqu'il regardait une photo de moi : tu es jolie ma soeur, mais tu n'es pas que cela, tu es bien plus ! Il me faisait très plaisir. Il ne voyait pas que cette image figée (de petite bonne femme... tiens ça me rappelle quelque chose), il voyait bien plus loin, il voyait qui j'étais vraiment, il voyait mon âme...

Photo Edouard Boubat


16 commentaires:

  1. Un selfie qui me parle... merci Françoise :)
    Bonne soirée. Bisous.

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    1. Merci à toi, Julie ! :-)
      Bonne soirée, gros bisous.

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  2. Tu as prononcé le maître mot : confiance en soi.
    Celle que j'ai retrouvée et qui m'a permis de m'épanouir vraiment...
    Merci pour ce joli billet qui te ressemble. Oui tu es une belle âme, et une très jolie dame.
    Bisous
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    1. Oui, Célestine, tu connais bien le sujet.
      Merci à toi, ma douce.
      Une très belle journée, gros bisous.

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  3. J'ai passé toute ma jeunesse à me trouver plutôt "moche"parce que j'ai des jambes qui ne me plaisent pas, qui ne m'ont jamais plu. Une des raisons (et je pense, la principale) c'est qu'un jour, ma mère a voulu faire un mot d'esprit : alors que je courais derrière les poules au poulailler, petite, elle m'a dit "arrête de courir comme ça avec tes barattes à beurre". Interdite, j'ai regardé mes jambes et les ai trouvées sans formes, grosses et raides. Or jeune, mes jambes étaient fortes mais normales. Et j'ai toujours pris soin de les cacher. Et je ne me suis pas débarrassée du "message toxique" encore aujourd'hui. Ceci dit... ça pèse moins, et heureusement qu'elle n'a pas parlé de mon nez comme une pomme de terre, par exemple :D

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    1. Oui, que de messages toxiques nous recevons durant notre enfance, messages qui nous empoisonnent la vie ensuite. Les adultes devraient toujours faire attention à ce qu'ils disent aux enfants, ils ne se rendent pas compte du mal qu'ils peuvent leur faire et des complexes qu'ils peuvent leur créer.
      Belle journée à toi, Edmée.

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  4. Un billet très dense que tu nous proposes ici. L'être et le paraître. Notre rapport à notre image et à l'image que nous donnons à l'extérieur. Le complexe accès à la vérité des êtres. L'impossible neutralité de l'image. La photographie et le miroir en tant qu'images.
    L'image renvoie à l'apparence. Elle peut donc être trompeuse, manipulée, sujette à interprétation, sans cesse modelée par le regard qui la contemple.
    La photographie, qui capte un instant, est sans doute le reflet le plus fugace et manipulable de la réalité. Il y a beaucoup de clichés, qu'on aime ou qu'on n'aime pas selon ce qu'ils renvoient, mais un bon photographe est quelqu'un qui sait rendre la vérité de son modèle. Il peut même étonner celui-ci en lui présentant une face cachée de lui-même. Ne dit-on pas : "il lui a volé quelque chose" ? comme si le photographe extorquait une facette que la personne représentée aurait voulu garder secrète.
    Le miroir, c'est une image en mouvement, en vie. Le miroir n'est jamais neutre : il renvoie à notre subjectivité du moment. Notre regard évolue constamment et nous ne sommes pas toujours bienveillants avec nous-mêmes.
    Il y aurait beaucoup à dire… Aujourd'hui, je dirais simplement que l'image est liée à l'amour qui existe ou pas. Si nous nous aimons, nous allons porter un regard indulgent, généreux sur nous-même. Nous pourrons éprouver de la sympathie pour quelques imperfections, des signes de fatigue ou de tristesse. Si nous ne nous aimons pas, nous nous contemplerons à travers le prisme de notre non-amour et nous serons un juge impitoyable.
    Idem pour les autres : quand on aime, on porte un regard global, inconditionnel et on trouve beau. Ton frère t'aimait. Il te trouvait belle. Il appréciait ton image, car il aimait infiniment ta personnalité dans son ensemble. Il était à même de percevoir ton potentiel et tes qualités (dont tu n'avais pas encore pris conscience).
    Pour terminer, tout cela me fait penser aux premiers regards portés sur nous. Comment nos parents nous ont-ils vus ? Quelle image de nous-mêmes avons-nous perçue dans leur regard ? Quelle image reçue, dont nous avons eu tant de peine à nous distancer par la suite ? Merci pour ce sujet et très très belle journée, Françoise.

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    1. C'est vrai ce que tu dis, Dad, lorsqu'on aime quelqu'un, on ne voit pas ses imperfections, ses défauts, on ne voit que le bon, le beau. Il nous arrive parfois de penser en voyant un couple "mal assorti" : mais qu'est-ce qu'elle lui trouve ? Eh bien, elle l'aime, tout simplement, il n'y a pas d'explications. Tout est une question d'amour en fait.
      Quant aux premiers regards des parent, ils sont très importants. Et en plus, s'ils n'ont pas su nous dire des mots rassurants et aimants, nous douterons toujours, nous manquerons de confiance en nous. Lorsque mes fils étaient petits, je leur répétais souvent que je les aimais et que je les trouvais beaux, sans doute parce que ces mots m'avaient manqué lorsque j'étais gamine.
      Merci beaucoup pour ce long et riche commentaire, Dad. Belle soirée à toi.

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  5. Cela m'est arrivé, à une époque, de me regarder dans la glace et de ne plus me reconnaître. Puis, mon image est réapparue, dans mes yeux... Maintenant, je passe tellement vite dans la salle de bain que le miroir n'a pas le temps de réfléchir :) Je plaisante... !
    Depuis une bonne dizaine d'années, je trouve que mon image me colle mieux à la peau, bien que parfois, je me demande bien qui est ce type dans mon reflet, avec des cheveux poivre et sel ?
    Beau vendredi ensoleillé, Françoise

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    1. "Le miroir n'a pas le temps de réfléchir"... J'adore ! :-)
      Je te dirais que je préfère mon image maintenant à celle d'il y a quelques années, sans doute parce que je me sens mieux dans ma peau actuellement. Et aussi peut-être parce que j'ai appris à m'aimer.
      Bonne soirée, et une douce nuit, Xoulec.

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  6. Il y a les apparences te ce que nous sommes vraiment. La pudeur, les conventions sociales peuvent nous inciter à nous retrancher dans une attitude où il n'y a pas de prises.

    Quand je me regarde dans la classe j'ai souvent l'impression que c'est un autre en face de moi. Je me trouve vieux alors que dans ma tête je me sens encore jeune. Je me regarde de moins en moins souvent !!

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    1. A l'époque de notre jeunesse, il ne fallait pas montrer ses sentiments, cela ne se faisait pas, nous étions dans la retenue, et du coup nous n'étions pas perçus tels que nous étions réellement.
      Je me sens incroyablement jeune moi aussi dans ma tête, Daniel, mais l'âme ne vieillit pas, c'est donc un peu normal. :-)
      Bonne soirée à toi.

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  7. Ça me rappelle un tableau de Picasso: femme au miroir de 1959 que je trouve très rassurant et très évocateur.
    Le reflet du miroir est plus beau que le réel.

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    1. Magnifique tableau de Picasso, en effet, et très évocateur.
      Merci pour ce rappel, Françoise.
      Bonne soirée à vous.

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  8. Ouvrir la porte
    du miroir
    A la rencontre de l'autre
    ;-)

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    1. Très jolis mots, Pascal, qui feraient une très belle légende pour la photo. :-)
      Merci. Bonne fin de soirée.

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Merci pour vos petits mots que j'apprécie infiniment.

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