Un texte écrit sur une consigne de Kaléïdoplumes.
Proust avait sa madeleine, certains ont une musique, une image, un plat ou une odeur.
C'est quoi pour toi ?
C'est quoi pour toi ?
Lorsque j'étais gamine, nous habitions, mes parents, ma sœur et mon frère, dans une maison dont les principales pièces se trouvaient au rez-de-chaussée. Par la fenêtre de la cuisine, légèrement en contrebas de la route, nous pouvions observer les gens qui passaient. Il y avait une résidence près de chez nous, et il y avait pas mal de monde qui circulait, notamment des ouvriers qui rentraient chez eux en fin de journée.
Un laitier effectuait régulièrement des tournées et il s'arrêtait deux fois par semaine devant chez nous. Il klaxonnait pour avertir le quartier qu'il était en place. Notre mère prenait alors son panier, son porte-monnaie et sortait, elle allait lui acheter du lait et aussi du fromage blanc en faisselle. Mais pas n'importe quel fromage blanc ! Celui-ci était divinement bon !
L'heure du goûter approchant, notre mère démoulait les fromages blancs dans de jolies assiettes à dessert. Elle remplissait ensuite un petit pot avec la crème fraîche achetée également chez le laitier, elle la versait sur les fromages et enfin elle les saupoudrait de sucre. Mon frère et moi la regardions préparer, piaffant d'impatience.
Nous nous installions alors à table, et nous les dégustions comme une gourmandise, faisant durer ce plaisir gustatif. Ni l'un ni l'autre ne voulions terminer le premier, aussi nous nous surveillions et nous nous attendions pour savourer la dernière cuillerée ensemble.
Pendant longtemps, lorsque mon frère était encore là, nous nous remémorions ce fromage blanc.
Nous disions que depuis ce temps, jamais nous n'en avions mangé d'aussi bon ! Bien sûr, car ce fromage blanc, c'était l'époque heureuse de notre enfance, c'était la fête, la bonne humeur, c'était les rires et la joie de vivre. Comment oublier un tel moment de félicité !
(Source photo : Le laitier)
Délicieuse évocation d'un souvenir de complicité et d'amour fraternels.
RépondreSupprimerL'image de cette dernière cuillerée, retardée pour être dégustée de concert, est un symbole fort de votre unité familiale.
Charmante photo; je n'ai pas connu le lait Maggi mais le condiment liquide, issu de la même entreprise, est une véritable institution en Alsace.
Bonne soirée, Françoise.
Oui Rom, il y avait cette unité familiale dont tu parles.
SupprimerEn fait, je ne sais plus (je ne l'ai peut-être jamais su) d'où venait le laitier qui nous apportait ces si bons fromages blancs, l'important pour moi était de les manger. :-) La photo est juste là pour illustrer ce billet.
Bon week-end à toi, Rom.
J'avais compris que la photo n'avait qu'un but illustratif, je ne pense pas que tu te régalais dans les années 30 :-)
SupprimerBonne soirée, Françoise
Non, je ne pense pas ! ;-)
SupprimerEn fait, je ne savais pas de quand datait cette photo. Merci pour la précision. :-)
Belle journée, Rom.
Je n'ai pas une, mais plusieurs madeleines de Proust...
RépondreSupprimerAyant grandi dans une ferme, encore aujourd'hui il y a une multitude d'odeurs et de saveurs qui me replongent dans mon enfance. Malheureusement, étant plus jeune de 5 ans du reste de la fratrie, je n'ai personne avec qui partager mes souvenirs. (à l'époque les oisillons quittaient le nid à 14 ans....sourire)
Je connais la marque Maggi et ses produits mais j'ignorais qu'à ses débuts c'était une société laitière....
Bon début de journée Françoise
Je n'ai pas grandi dans une ferme mais lorsque je sens l'odeur du foin, je me retrouve des années en arrière lorsque j'étais gamine et que je passais un mois de vacances chez mon oncle et ma tante fermiers. Je les aidais aux travaux de la ferme (comme une petite fille peut le faire...) et lorsque je rentrais chez moi, à Lyon, mes vêtements sentaient cette bonne odeur de foin. Un très bon souvenir d'enfance.
SupprimerPour Maggi, je l'ignorais aussi jusqu'à ce que je trouve cette photo. :-)
Bon week-end à toi, gitantroubadour.
SupprimerEh bien je reprends le commentaire que j'avais laissé sur Kaléïdoplumes :
« Ton fromage blanc m'a rappelé des souvenirs quelque peu semblables que j'avais oubliés depuis longtemps. Dans mon enfance on l'achetait « en vrac ». On appelait ça : « de la claque ». Il n'y avait rien de plus délicieux au monde ! »
J'ai lu qu'il existait aussi le « claquebitou » (en Bourgogne), un fromage blanc bien égoutté et mélangé d'ail et d'herbes. Avec lui, on se rapproche de la grande spécialité lyonnaise qu'est la cervelle de canut, dit aussi claqueret lyonnais. C'est Wiktionnaire qui le dit. :-)
SupprimerBonne soirée, Alain.
La même nostalgie... des mots différents mais tout est là.
RépondreSupprimerTout ce qui est bon dans notre enfance reste à croquer toute notre vie.
Le reste, laissons le dormir.
Bises de cette époque sépia.
Oui, tout est là, Letienne.
SupprimerGarder en nous les bons souvenirs d'enfance et le reste, laissons le dormir, comme tu dis.
Bises bassoises.