Il y a des objets qui traversent le temps, des objets chargés en souvenirs, par exemple ce coupe-papier. Ce coupe-papier a été le dernier cadeau que j'ai offert à mon père, à l'occasion de l'ultime Noël qu'il a passé avec nous. C'est ma mère qui m'avait soufflé l'idée.
Comme vous le savez, pour vous l'avoir déjà dit maintes fois, mon père était un passionné de lecture, il achetait régulièrement des livres. Je me souviens de cet immense placard où était rangée une quantité importante d'ouvrages, cela me faisait rêver. Je montais sur une chaise, j'étais encore une enfant, et je les regardais de plus près, je les touchais, j'étais émerveillée.
Pour en revenir au coupe-papier, à l'époque, les pages des livres n'étaient pas toutes coupées ou séparées, il fallait finir de le faire manuellement et éventuellement à l'aide de cet objet. D'ailleurs, mon père me confiait cette tâche parfois, et j'en étais très fière.
J'ai retrouvé ce coupe-papier dans l'un des tiroirs du secrétaire appartenant à mon père. Lorsque nous avons débarrassé l'appartement de ma mère, voici déjà plusieurs années, nous avons récupéré ce meuble qui a trouvé sa place dans une pièce de la maison. Ce secrétaire dont l'intérieur des tiroirs sent encore l'odeur de la maison de mon enfance, c'est assez incroyable, d'ailleurs.
Ce coupe-papier ne sert plus à couper les pages des livres, il n'a plus cette utilité, mais il a sans doute la mission de me remémorer cette période heureuse de mon enfance.
Le monde change, un peu vite à mon goût.
RépondreSupprimerRetrouver ses détails de notre passé reste un petit bonheur à savourer comme une madeleine de Proust. J'ai toujours un coupe papier sur mon bureau. Lui me vient de mon grand-père qui écrivait beaucoup. Il ouvrait ses lettres avec. A chaque fois que je l'utilise, c'est un bout de voyage que je fais à ses cotés.
Cette douce nostalgie de notre enfance c'est la force qui nous aide à vivre aujourd'hui. C'est une époque qui nous a enseigné la sagesse et la connaissance des belles valeurs de l'existance, la famille, le don de soi et la fraternité.
Nous avons vécu l'humain, le transmettre est un devoir.
Merci pour ton évocation pleine de tendresse.
Bises.
Le mien est un souvenir de ma maman. Coupe papier publicitaire (de la banque BNCI) il ne lui servait qu'à ouvrir les lettres ; désormais, le courrier postal se faisant de plus en plus rare, cet objet est chez moi, objet "collector" , objet sentimental ; ton post fait remonter à la surface une foule de souvenirs. Je t'embrasse bien amicalement.
RépondreSupprimerDans un monde où tout va trop vite, il est bon d'avoir des objets qui nous ancrent dans une histoire. Bises alpines.
RépondreSupprimerJ'aime bien ces objets qui rappellent des souvenirs d'enfance.
RépondreSupprimerSuite à mes nombreux déménagements, j'en ai perdu beaucoup, mais il m'en reste quelques uns malgré tout....
Au domicile parental, Il y avait un coupe-papier, rapporté d'Espagne, qui sommeillait sur une commode. Il ressemblait à une mini épée, en avait l'éclat et son tranchant n'était guère émoussé car il était objet de décoration, presque d'art.
RépondreSupprimerIl dédaignait remplir une fonction dont s'acquittait très bien un banal couteau, sans doute croyait-il être promis à une plus glorieuse destinée mais jamais aucun taureau, en bois ou en métal, n'eut à subir ses assauts.
Plus tard, lors de mes débuts dans le monde du travail, je fus amené à visiter des ateliers de collecte et de saisie. Sur chaque poste, figuraient ces objets qui témoignaient d'une époque presque révolue: doigtiers en caoutchouc, éponges mouillettes et des coupe-papier qui déliassaient des bordereaux maladroitement massicotés .
J'aime beaucoup la narration touchante des souvenirs que t'évoque cet objet et ce parfum du passé, passager clandestin du temps.
Bonne journée Françoise.
Ah ! J'avais presque oublié cette époque des livres en in- quarto ou in-octavo, non massicotés. Où il fallait jouer du coupe-papier ! Je dois en avoir encore dans ma bibliothèque…
RépondreSupprimerj'ai toujours sur mon bureau ce coupe-papier en forme de petit sabre de samouraï avec son fourreau de protection. Il m'a été offert en 1964 par une cousine !
Souvenirs ! Souvenirs !
Oh oui je me souviens de ces pages qu'il fallait couper, et puis les lettres aussi ! J'ai encore un petit coupe papier "promotionnel" de la tannerie familiale, il ne me sert à rien de rien, mais oui, je te comprends, il parle tout seul de tout le passé!
RépondreSupprimerJ'en ai acheté plusieurs au Maroc parce que je trouvais que c'étaient de beaux objets, et ils ne servent à rien d'autre qu'à faire plaisir aux yeux...
RépondreSupprimerMais j'ai gardé aussi en souvenir de lui celui de mon beau-père, qu'il utilisait pour ouvrir le courier, avec la corbeille à papiers assortie et le "truc" (je ne connais pas le nom), pour insérer un buvard. Qui utilise encore des buvards de nos jours...
@ Pastelle
Supprimerça s'appelait un Tampon buvard, accessoire indispensable de tout bon bureau !
Aujourd'hui plus besoin de genre de bel objet utile et décoratif : aujourd'hui on boit les paroles des réseaux sociaux !
Merci à vous pour tous vos commentaires, j'ai eu beaucoup de plaisir à les lire.
RépondreSupprimerCertains objets nous ramènent à une autre époque, et sont porteurs de précieux souvenirs, merci de m'avoir confié les vôtres concernant le coupe-papier.
Belle fin de journée. Je vous embrasse.
Bonjour Françoise.
RépondreSupprimerUn petit complément, extrait du très intéressant site "Le guichet du savoir" qui répond aux questions des internautes.
De quand date l'existence du coupe-papier ?
On répondrait facilement « depuis l'invention du papier, bien entendu ».
Eh bien non, puisque l'on a retrouvé des « coupe-papyrus » dans des tombes égyptiennes.
Certes la vogue du coupe-papier date de l'apparition du livre broché que le lecteur devait couper afin de pouvoir le lire. Souvent en carton, il était généralement offert par les libraires ou les éditeurs et servait également de marque-page. Un certain nombre ont déjà été présentés dans le livre « Je collectionne.... les signets », tels par exemple, entre autres, celui des « crayons Conté » ou encore celui des « Bons du Trésor ». Citons encore, toujours du même livre, celui qui vante les mérites des rasoirs électriques de l'homme à la page et qui précise « CE LIVRE... Vous aller le couper à bords nets et francs pour qu'il garde la fraîcheur de ses pages »
Mais les coupe-papier sont également des objets précieux, en bois, en argent, en bronze... Ils peuvent également pour certains avoir un double usage de marque-page et de coupe-papier. On peut en voir également quelques-uns dans le livre « Je collectionne... les signets », au chapitre intitulé « Signets objets ». Ce sont de véritables objets d'art et de collection.
Ancêtre du coupe-papier
L'ancêtre du coupe-papier est très certainement ce coupe-papyrus égyptien datant du Nouvel Empire dont l'original a été trouvé dans la tombe d'un grand fonctionnaire thébain, posé sur un coffret à rouleaux de papyrus auprès de la palette du scribe. Il est composé d'une lame à l'extrémité arrondie et d'un manche en forme de tête de canard recourbée.
Nos recherches en anglais n'ont pas été plus fructueuses. Un livre de 1879, s'intitule bien The Story of a Paper Knife (L'histoire d'un coupe -papier), mais il raconte peut-être une tout autre histoire...
Bonjour Rom
RépondreSupprimerMerci pour ce complément très intéressant. Il est vrai qu'il toujours bien de connaître l'origine des objets que l'on utilise ou que l'on a utilisés.
Par curiosité, je suis allée jeter un coup d'œil sur le site "Le guichet du savoir". Je le mets en favori, c'est une mine de savoirs, je mets le lien ici également pour celles et ceux que cela intéresserait. De plus, c'est la ville de Lyon qui le propose, alors, moi, l'ancienne lyonnaise, cela me donne encore plus envie d'aller m'y balader. :-)
→ Le guichet du savoir
Bon après-midi, Rom, et encore merci ! :-)