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Maison de mon enfance, dessin fait par mon père. |
J'ai vécu mes vingt-deux premières années à Ecully*.
Tout d'abord avec mes parents, mon frère et ma soeur, dans une grande maison (mes parents étaient locataires) disposant d'une grande cour, d'un grand jardin où se trouvaient de très beaux et grands arbres** et d'un immense pré où nous avions le droit d'aller nous promener.
Pour tout enfant, c'était le rêve, même si dans la vie de tous les jours, tout n'était pas rose.
Nous disposions de beaucoup de place, du moins extérieure, car la partie de la maison où nous habitions n'était pas très grande.
Nous disposions au rez-de-chaussée d'une cuisine, d'une salle à manger et d'une grande et unique chambre. Peu d'intimité donc.
Ce ne fut que lorsque mon frère et ma soeur devinrent adolescents qu'ils eurent droit à leur chambre, des pièces à louer se trouvaient au deuxième étage de cette grande maison, et c'est là que leurs chambres furent aménagées.
Quant à moi, à l'époque mon lit était dans un coin de la salle-à-manger, un lit placard que l'on repliait pour la journée, je n'ai pas eu le temps d'avoir ma chambre à moi, puisque mon père mourut alors que je n'avais que 13 ans et nous déménageâmes peu de temps après.
Nous partîmes habiter dans un appartement près du centre-ville, au premier étage.
Là, j'eus enfin ma chambre, enfin une moitié de chambre, puisque je devais la partager avec ma soeur.
Grande soeur, petite soeur, pas toujours évident de cohabiter, ni pour l'une, ni pour l'autre.
Mon frère disposait d'une chambre à lui.
Mais la cohabitation ne dura que quelques années puisque ma soeur partit dans une autre ville pour ses études. Et mon frère fit de même dans une autre grande ville.
Quant à moi, mes études, je les fis sur place, à Lyon.
Je restais donc avec ma mère et nous habitâmes plusieurs années toutes les deux.
Nous nous entendions bien, j'ai un très bon souvenir de cette époque.
Je viens doucement au sujet de ce billet.
Ce logement disposait d'un petit coin de verdure agrémenté de quelques arbres et arbustes.
Ma mère qui avait la main verte, le colorait et le parfumait de jolies fleurs.
J'ai passé beaucoup de temps dans ce jardin, à lire au soleil, à me faire bronzer, à rêvasser.
Je vécus huit ans en ce lieu, jusqu'à ce que je quitte Ecully pour aller vivre en Haute-Loire.
Ma mère y vécut encore de nombreuses années, nous venions souvent la voir.
En février 2002, l'année de sa mort, nous dûmes débarrasser son appartement et aussi le coin de jardin.
Je tins à prendre un rejet de figuier, il y en avait un magnifique, et je pris également un rejet d'Althea.
J'avais l'impression ainsi d'emporter avec moi quelque chose de vivant de ma vie d'ici.
Le figuier ne voulut pas prendre, à mon regret, car j'aime beaucoup cet arbre***.
Quant à l'althea, dix sept ans après, il est toujours là.
Les premières années, il fleurissait beaucoup.
Et puis, coïncidence ou pas, après la mort de mon frère, il ne fleurit pas pendant cinq ans.
Mais le printemps suivant, à ma grande joie, une fleur se forma et fleurit.
Et depuis, chaque année, les fleurs sont de plus en plus nombreuses, et j'en suis ravie.
Enfin bref, c'est cette fleur dernièrement ouverte, que j'ai prise en photo, qui m'a donné l'idée d'écrire ce billet (que je ne pensais pas faire aussi long). (sourire)
*Pendant longtemps, lorsque je disais que j'étais éculloise, on me disait alors : mais tu es une bourgeoise ! Ecully est une ville riche et bourgeoise. Je rectifiais alors en disant : mon grand-père (paternel) travaillait en tant que jardinier chez les bourgeois, mais ma famille n'était en aucun cas une famille bourgeoise !
**Cette maison et ces magnifiques arbres ont été rasés peu de temps après notre déménagement pour construire à leur place des immeubles (affreusement laids...).
***Il y a quelques années, j'ai pris un rejet de figuier chez mon fils qui habite Lyon. Lui aussi avait un magnifique figuier, mais qui a crevé il y a deux ans. Heureusement que j'avais anticipé. Ce figuier est encore tout petit, il a du mal à pousser. Je pense qu'il ne se plaisait pas où il se trouvait, trop de grands arbres lui faisaient de l'ombre, et les racines de ces derniers empêchaient peut-être aussi sa croissance. Nous l'avons changé de place l'automne dernier, je pense qu'il va mieux se plaire et qu'il va pouvoir enfin grandir. Il est près de deux petits érables, d'un petit bouleau, et d'un jeune peuplier, bref tout des jeunes arbres ! :-)